Près de 500 praticiens de moins en 18 mois ! C'est le bilan dressé dans une étude de l'URPS médecins libéraux d'Île-de-France, qui confirme la fragilité de cette région et tord définitivement le cou aux idées reçues sur la seule désertification des zones rurales.
Précisément, sur les 18 derniers mois, 1 767 médecins ont cessé d’exercer en Île-de-France tandis que seulement 1 288 nouvelles installations étaient recensées, soit un déficit net de 479 médecins libéraux (27 % de départs non remplacés). En tout, la région est passée de 21 463 à 20 984 médecins entre avril 2019 et novembre 2020.
Ce repli est « général », sur l'ensemble des départements, et concerne aussi bien les omnipraticiens (-230 médecins) que les spécialistes (-249). C'est la gynécologie médicale qui est la spécialité libérale la plus touchée avec 84 départs sur la période concernée pour 12 arrivées. L'ophtalmologie (102 départs, 52 installations) et la dermatologie (57 départs, 24 installations) sont également en net recul démographique.
Le département du Val d'Oise est le plus affecté par cette érosion (45 % des médecins libéraux partis n'y ont pas été renouvelés et même 52 % des spécialistes), devant les Yvelines et la Seine-et-Marne (36 % de praticiens non remplacés).
Pyramide des âges alarmante
L'URPS-ML souligne toutefois que la diminution des effectifs « ralentit » par rapport à la précédente étude sur la période septembre 2017/avril 2019, durant laquelle 661 médecins libéraux étaient partis sans successeur…
Pour autant, l'URPS rappelle que la pyramide des âges des médecins libéraux en exercice « reste alarmante », 48 % d'entre eux ayant plus de 60 ans. Cela laisse présager des départs massifs à la retraite et une « baisse aiguë du nombre de médecins » sur le territoire francilien dans les années à venir. Selon les spécialités, les cohortes de jeunes en formation en Île-de-France pourront « plus ou moins rapidement compenser les départs des médecins actuellement en exercice », suggère prudemment l'étude. En médecine générale, 3 160 internes ont été formés en région parisienne entre 2010 et 2015 et 461 d'entre eux s'y sont déjà installés.
Pour attirer la relève, toutes spécialités, l'URPS insiste sur la nécessité de renforcer les actions de soutien qui ont fait leurs preuves : accompagnement étroit des jeunes à l’installation via des permanences locales ; promotion du statut d'adjoint en médecine dans les zones prioritaires ; aide à l'investissement immobilier (en trois ans, 167 projets de cabinets de groupe en ont bénéficié) ; soutien à l'installation des spécialistes de proximité ; plans d'action avec les municipalités ; et développement de la télé expertise.
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