Les jeunes médecins généralistes et internes de médecine générale – représentés par le Dr Raphaël Dachicourt, secrétaire général de Reagjir, et Raphaël Presneau, président de l’Isnar-Img – ont profité de la réunion plénière du CNR Santé, la semaine dernière, pour remettre aux ministres François Braun (Santé) et Agnès Firmin Le Bodo (Organisation territoriale), leurs recommandations en faveur de « guichets uniques départementaux d’accompagnement à l’installation ». Ces guichets uniques figurent précisément parmi les mesures facilitatrices (plébiscitées dans les CNR territoriaux) que l'exécutif veut déployer partout pour aides les professionnels à « s'installer, muter ou monter un projet ».
Du sur-mesure
À l’issue de plusieurs mois de travail et d’enquêtes de terrain sur les initiatives qui fonctionnent, les deux syndicats de jeunes généralistes avancent ainsi plusieurs préconisations pour concrétiser ces guichets uniques et favoriser l'installation des médecins nouvellement diplômés.
Pour les juniors, le guichet unique départemental devra associer, au sein d’un comité de pilotage, l’ensemble des acteurs de santé impliqués – département, région, caisse primaire, agence régionale de santé, Ordre départemental, URPS, Universités, syndicats d’étudiants, d’internes et de jeunes médecins et URSSAF. Chaque structure membre du comité de pilotage disposerait d’un référent bien identifié au sein de ce guichet unique et « sollicitable dans le cadre de l’accompagnement personnalisé ». L'objectif ? Proposer un « accompagnement individualisé » de chaque étudiant, interne ou jeune médecin le sollicitant, tant sur les démarches administratives que sur les besoins relatifs au projet de vie (garde d’enfants, emploi du conjoint, logement, transports, etc.).
Toujours dans l'esprit des syndicats de jeunes, le guichet sera chargé de mettre en place « un recensement précis » de l’offre de soins et des besoins territoriaux afin de pouvoir « croiser les projets professionnels en construction et les besoins identifiés ».
Deux chargés de mission ?
Côté moyens, les syndicats réclament un minimum de ressources humaines. Pour eux, cette antenne unique « emploie a minima deux chargés de mission à temps plein assurant l’accompagnement, le recensement des besoins et la communication », proposent-ils. Le guichet unique devrait disposer en outre d’un site internet référencé sur le Portail d’accompagnement des professionnels de santé (Paps), avec des informations pratiques précises « comprenant les coordonnées de contact des chargés de mission et leurs horaires de disponibilité ».
Les syndicats proposent aussi que les futurs médecins puissent rencontrer « systématiquement un guichet unique lors d’un entretien individuel, au moins une fois durant leur internat » et que les conclusions relatives au projet professionnel envisagé soient « tracées » dans leur contrat de formation. Et pour faciliter l'ancrage des jeunes dans les territoires, le guichet participe aussi à « l’organisation d’événements visant à créer du lien avec les étudiants, les internes et les jeunes médecins ». À charge enfin pour les agences régionales de santé (ARS) de financer ces guichets et de mettre à leur disposition des ressources logistiques.
Sur ces bases, les juniors invitent le ministère de la Santé à publier un arrêté prévoyant un cahier des charges national visant à mettre en place un agrément « guichet unique » attribuable aux dispositifs qui existent et répondent aux critères mentionnés. À l’issue du CNR santé, se réjouit le Dr Dachicourt, « le ministre a accepté de nous faire participer à la mission qui va démarrer sur les guichets uniques départementaux d'accompagnement à l'installation des professionnels de santé ».
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