À Sardent, dans la Creuse, on peut enfin consulter un généraliste, après 16 ans de carence médicale et de recherches infructueuses ! Un jeune médecin de famille de 38 ans, ex-praticien militaire (en hôpital et sur les bases étrangères) s'est installé cet été avec l'aide de la commune et fait déjà le plein de consultations.
Le Dr Franck Raton a vissé sa plaque le 9 août dans ce village de 800 âmes proche de Guéret. De quoi rassurer une municipalité inquiète de ne plus avoir de généraliste depuis… 2005, et qui avait multiplié les efforts, en vain, pour trouver la perle rare.
Unité de services
Le nouveau praticien arrive dans ce secteur rural après une carrière militaire, où il aura servi durant une dizaine d’années. Décidé à regagner la vie civile et à s’installer en médecine générale, il a prospecté à travers divers territoires – Bretagne, Lorraine, Normandie – avant de lire une vieille annonce relatant le problème de la cité creusoise. « J’ai de la famille dans les environs, confie-t-il, et le département m’attirait par sa qualité de vie, son calme, sa nature. Le contact avec le maire a été excellent, les conditions d’exercice très attractives : une maison en location, avec un cabinet médical installé au rez-de-chaussée, et le projet d’une maison de services communale dans laquelle je serai intégré. »
De fait, d’ici à un an, la commune aura aménagé un site multiservice dans lequel seront regroupées notamment les activités postales et celles de coworking, avec un espace dédié aux consultations. De quoi pérenniser l'activité du généraliste – célibataire et sans enfants – qui compte s’implanter dans la durée. « Dès la première semaine, l’agenda était plein, analyse le Dr Franck Raton. J’effectue une trentaine d’actes quotidiens – sauf le week-end – et je fais des remplacements à l’hôpital local (Bourganeuf). Quant aux visites à domicile, je vais les lancer prochainement. »
Loyer payé pour un an
Outre la prise en charge de pathologies variées, liées au milieu rural, les consultations pédiatriques ne sont pas rares (une trentaine par semaine). Le quotidien du jeune généraliste est ainsi très différent de sa pratique antérieure, et il entend fidéliser et diversifier cette patientèle. « La commune abrite environ 2 000 résidents, détaille-t-il. Je peux compter sur un potentiel de 1 200 patients, je fais des tours de garde en relation avec mes confrères voisins que j’ai bien entendu rencontrés à mon arrivée. »
La mairie ne cache pas sa satisfaction. L'édile, Thierry Gaillard, n’y croyait plus après tant d'années de recherches et de contacts inaboutis avec la fac de Limoges notamment mais aussi après ses annonces dans différents médias. « C’est pour nous un réel soulagement, avoue-t-il. Nos concitoyens sont ravis, et lorsque le conseil municipal a affiché la venue de notre médecin, c’était la fête ! La maison de services en création, dans laquelle nous investissons 400 000 €, sera pour les habitants un outil idéal répondant aux besoins de tous – que ce soit pour l’emploi, les démarches et bien entendu le docteur qui y aura son cabinet équipé, avec sa salle d’attente. Nous avons également loué pour un an la maison dans laquelle il habite et y avons effectué quelques travaux. Six semaines après la première consultation, nous ne regrettons pas nos dépenses ! »
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