L'ex-région Alsace (fondue dans le Grand Est) fait partie – avec l’Ile-de-France et PACA – des régions où les dépassements d'honoraires sont les plus nombreux et les plus élevés. Cela concerne à la fois la plus forte part de spécialistes en secteur II (47 % dans le Haut-Rhin et 53,7 % dans le Bas-Rhin contre 45 % France entière) mais surtout le taux moyen de dépassements (proche de 63 % dans ces deux départements contre 52 % en moyenne nationale) avec des maximums relevés à Strasbourg et Mulhouse.
Début 2018, les caisses des deux départements ont mené des actions auprès des praticiens pour les inciter à adhérer à l’option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM et OPTAM-CO), avec un certain succès (la progression ayant été moins rapide dans le Haut-Rhin). Aujourd’hui, l’OPTAM concerne 46,5 % des spécialistes en secteur II éligibles du Bas-Rhin et 48,8 % de leurs confrères haut-rhinois, ces taux restant inférieurs à la moyenne nationale (50 %). Selon Sylvie Mansion, directrice de la CPAM du Bas-Rhin, ce sont les chirurgiens et les anesthésistes qui restent encore « les plus difficiles à convaincre ».
Les assurés invités à vérifier le secteur
Après cette phase ciblée « médecins », les deux caisses alsaciennes, la Mutualité du Grand Est et la chambre syndicale des courtiers d'assurances (CSCA) ont lancé une campagne de sensibilisation des assurés sur le thème de l'OPTAM. Conscientes que ce dispositif conventionnel est « compliqué pour les profanes », les caisses expliquent son intérêt aux patients par des affiches et des dépliants.
En clair, elles incitent les patients, avant de choisir un praticien, à se connecter sur l’annuaire santé du site « Ameli » afin de vérifier, avant la prise de rendez-vous, si le praticien choisi adhère au dispositif et s'engage ainsi à réguler ses compléments d'honoraires. À la clé, un reste à charge réduit à zéro dans la plupart des cas puisque l’assuré social bénéficie d’un meilleur remboursement de la Sécu et de sa complémentaire santé.
Les deux caisses installeront des points d’information dans les centres commerciaux de la région afin de toucher un maximum d’assurés. Elles diffuseront des affiches, d’une part à l’intention des généralistes, et d’autre part à l’intention des spécialistes adhérents, pour rappeler les avantages du mécanisme à leurs patients. « Il n’est pas question de faire la guerre aux médecins », assurent les CPAM, mais d’informer les patients tout en les incitant à parler ouvertement de la question des honoraires avec leurs médecins.
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