Signataire de la convention médicale en 2016 après un « vote serré en interne », la FMF avance « en rang serré » vers le nouveau marathon conventionnel. Pendant ces cinq dernières années, le syndicat a connu quelques bouleversements. Départ en 2020 de son bouillonnant président le Dr Jean-Paul Hamon et revers électoral en perdant sa représentativité dans le collège des spécialistes aux dernières élections professionnelles. Mais peu importe pour la Dr Corinne Le Sauder, la nouvelle présidente, dont c'est une première participation, « ma main ne va pas trembler dans ce match », affirme-t-elle.
Depuis plus d'un an, la généraliste à Olivet (Lot), engagée depuis 2009 à la FMF, a déjà organisé des réunions en région pour recueillir des attentes du terrain voire des propositions pour construire un nouveau « contrat gagnant » pour la médecine libérale. « Ce métier nécessite un choc d'attractivité pour inverser la désaffection actuelle qui la mine, libérer le temps médical en diminuant drastiquement le temps administratif », soutient-elle. Cela passe en premier lieu par la revalorisation de la rémunération des médecins. « Depuis le début de la convention 2016, nous avons déjà une perte de 15 % de nos honoraires et aucune revalorisation des actes clés n'a été faite », poursuit-elle.
De fait, la FMF revendique « une rémunération alignée sur la moyenne européenne », « une possibilité d'aditionner consultations et actes techniques », « un cumul des actes de la CCAM sans décote » ou encore « une rémunération du temps de coordination et de l'expertise des médecins ». Face à l'inflation galopante, le syndicat demande aussi à la Cnam d'indexer les tarifs des actes au coût de la vie et de supprimer les six mois de délais entre la signature officielle de l'accord et l'application des mesures tarifaires de la convention. Malgré une enveloppe 2023 des soins de ville jugée « insuffisante » et « bien inférieure à l'inflation », la Dr Le Sauder veut mener le combat. « La Cnam doit construire un contrat adapté à l'exercice de la médecine libérale. Si on continue à faire des rustines, alors ce sera la fin », prévient-elle.
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