C'est une motion en forme de cri d'alarme qui a été adoptée par le Syndicat national des pédiatres français (SNPF). « La nouvelle convention enterre la pédiatrie », juge carrément cette organisation qui vient de réunir son conseil d'administration et s'est dotée d'une nouvelle présidente pour trois ans, le Dr Brigitte Virey, pédiatre à Dijon.
Rien ne trouve grâce aux yeux du syndicat dans la convention signée fin août par MG France, la FMF et Le BLOC. La place du pédiatre « spécialiste qualifié dans le suivi et les soins des enfants » ne serait pas « prise en compte » et son expertise carrément « bafouée ». Le SNPF accuse l'assurance-maladie et les centrales signataires d'avoir ignoré les demandes catégorielles pour la valorisation des actes de pédiatrie, spécialité au bas de l'échelle des revenus.
Exclusion
La convention change pourtant quelques habitudes en matière de nomenclature : création pour tous les pédiatres au 1er mai 2017 du nouveau forfait pédiatrique (NFP de 5 euros) afin de valoriser la consultation des nourrissons de 0 à 2 ans ; pour les seuls pédiatres à tarifs opposables et maîtrisés, instauration à la même date du nouveau forfait enfant (NFE de 5 euros) pour les soins des enfants de 2 à 6 ans et pour les consultations des enfants de 6 à 16 ans qui ne sont pas adressés par le médecin traitant ; et pour ces mêmes pédiatres à tarifs opposables, création au 1er mai 2017 d’une majoration enfants (MEP de 4 euros cumulable avec les majorations NFP et NFE) pour les consultations des enfants de 0 à 6 ans. Ces cotations remplaceront les majorations actuelles FPE, MNP, MPE…
Las, pour le SNPF qui a fait ses calculs, le compte n'y est pas du tout. « Tout ça, c'est de l'habillage et de l'enfumage, on a un euro supplémentaire pour les 0-6 ans, explique le Dr Virey. Cette convention entraînera une baisse du nombre de pédiatres par son absence d'attractivité pour les plus jeunes », juge-t-elle.
De surcroît, le pédiatre serait « en grande partie exclu » des revalorisations obtenues sur les consultations complexes, analyse le SNPF. Quant à la première consultation de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles pour les jeunes filles de 15 à 18 ans (CCP à 46 euros), elle est jugée trop restrictive.
Dans les maternités enfin, le pédiatre ne bénéficiera pas non plus de la nouvelle valorisation des actes d'urgence de nuit réservée aux obstétriciens et aux anesthésistes. « C'est un scandale. Les pouvoirs publics veulent-ils que la pédiatrie de ville disparaisse ? », s'interroge le SNPF.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique