DEPUIS le 1er janvier 2011, la consultation des médecins généralistes doit donc être honorée 23 euros.
Fait unique en matière d’honoraires, cette revalorisation de 4,5%, considérée comme une régularisation et non comme une avancée, n’a déclenché aucun enthousiasme particulier du côté des syndicats. Promise par Nicolas Sarkozy, inscrite dans le règlement arbitral publié en mai dernier, cette augmentation est entrée en vigueur...près de quatre ans après la signature de l’avenant 23 (mars 2007). Celui-ci prévoyait de porter à 23 euros la valeur de la lettre clé C au 1er juin 2008 « en fonction des marges de manœuvres prévues par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 et compte tenu de l’engagement des médecins dans la maîtrise médicalisée et dans la prévention en 2007 et 2008 ». Une formule qui a permis aux pouvoirs publics de repousser très longtemps l’échéance…
Pour calmer les généralistes en colère qui appelaient à fermer leur cabinet et lançaient la guérilla tarifaire, Nicolas Sarkozy avait garanti en avril dernier le passage du C à 23 euros au 1er janvier 2011 lors d’un déplacement dans un cabinet médical de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis.
Malaise autour du CS.
À cette occasion, le chef de l’État avait pris un autre engagement emblématique : « les médecins spécialistes de médecine générale auront le droit de coter CS à compter du 1er janvier 2011 ». La CNAM a insisté : seuls les médecins ayant obtenu la qualification de spécialiste en médecine générale pourront coter CS, soit une partie seulement de l’effectif des généralistes. L’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF-CSMF) regrette déjà que la cotation CS « exclue un peu moins de la moitié des généralistes » qui n’ont pas demandé la qualification ordinale. Le syndicat appelle à l’ouverture des négociations conventionnelles pour entamer « une vraie revalorisation de la médecine générale qui repose d’abord sur des actes rémunérés à la juste valeur du contenu médical ». « Il faut une seule lettre clé pour tous les généralistes », commente le Dr Michel Chassang, président de la CSMF. MG-France voit tout de même dans la possibilité offerte aux spécialistes de médecine générale de coter CS « une reconnaissance, un symbole fort ». « Le CS est obtenu mais il faut continuer à avancer, déclare le Dr Thomas Bourez. Le vice-président de MG-France cite l’extension du forfait annuel de médecin traitant (40 euros) à tous les patients.
Certains relèvent que cette revalorisation de la consultation est un moindre mal pour les médecins généralistes dont les revenus ont peu évolué ces dernières années. Selon Union Généraliste, le montant global des honoraires des généralistes (C+V) a stagné entre 2002 et 2009. Du fait de l’inflation, « la Nation a payé 14,4 % moins cher la médecine générale en 2009 qu’en 2002 », estime le syndicat.
Plusieurs consultations adossées à la lettre clé C sont de fait revues à la hausse. Le tarif d’une visite est désormais de 33 euros. Le C2 (acte de consultant) des médecins spécialistes passe à 46 euros, le C 2,5 des psychiatres, neurologues et neuropsychiatres est porté à 57,50 euros tandis que le C 0,8 pour la surveillance des patients en clinique par les médecins généralistes est dorénavant fixé à 18,40 euros.
Les médecins doivent changer les affichettes qui annoncent leurs tarifs dans la salle d’attente. Elles commençaient à jaunir, trois ans et demi après la dernière augmentation du C en juillet 2007.
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