Deux semaines avant sa probable mise en place, au 1er octobre, le contrat d’accès aux soins (CAS), proposé aux praticiens de secteur II éligibles pour réguler leurs dépassements, exacerbe toujours les antagonismes médicaux.
D’après les derniers chiffres de la CNAM, 7 350 médecins ont signé le nouveau CAS à ce jour. Pour que ce contrat de modération tarifaire entre en vigueur, au moins un tiers des médecins éligibles au contrat – soit environ 8 300 médecins – doivent y souscrire.
Appel aux chirurgiens
La pression monte. L’UMESPE, branche spécialiste de la CSMF, affiche son enthousiasme. « Le contrat d’accès aux soins : maintenant ! », titre le syndicat du Dr Jean-François Rey dans son dernier communiqué. « Pour donner encore plus de poids politique aux futures négociations qui permettront d’aménager et de développer ce dispositif, il faut que le nombre de signataires soit le plus élevé possible », argumente le syndicat. Les spécialités chirurgicales, qui boudent trop le CAS au goût de l’UMESPE, sont invitées à se mobiliser.
Le Syndicat national des médecins de l’hospitalisation privée (SYMHOP) cherche lui aussi à convaincre les réticents ou les attentistes. Le CAS ne doit pas être perçu comme « un nouveau secteur prison », mais, au contraire, comme un moyen de « répondre au dénigrement systématique fait par les défenseurs du tout public, accusant les médecins exerçant en hospitalisation de dépassement excessif et de sélection sociale des patients ». De plus, garantit le SYMHOP, « les complémentaires orienteront très préférentiellement leur prise en charge des compléments d’honoraires vers les contrats d’accès aux soins ».
Intoxication pour la FMF
Ces arguments laissent de marbre la FMF-Union spécialiste qui appelle au contraire la profession à « ne pas céde(r) aux chants des sirènes des pro-contrats d’accès aux soins ». S’adressant en particulier aux spécialistes signataires de l’option de coordination (et qui effectuent des dépassements limités), la FMF-US assure que le nouveau contrat n’a aucun intérêt. « Les calculs des caisses leur demandent d’être encore plus bas et souvent en dessous de la moyenne régionale des dépassements sans tenir aucunement compte de leur engagement de modération de leurs tarifs avec l’option de coordination ». Conclusion : « pure intoxication ».
Quant au syndicat Le BLOC, il juge depuis le début que le CAS ne met pas fin au retard tarifaire accumulé et qu’il laisse persister, au sein des blocs opératoires, une inéquité entre praticiens d’une même équipe.
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