C'est une conséquence ennuyante de l'avenant 9 à la convention médicale pour les médecins spécialistes adhérant aux options de pratique tarifaire maîtrisée (Optam pour les spécialités cliniques et Optam-Co pour les chirurgiens et obstétriciens).
Ce texte prévoyait en effet une hausse de 5 euros de l'APC (avis ponctuel de consultant) qui se chiffre désormais à 55 euros. Or cette augmentation tarifaire impacte directement les deux critères pris en compte dans les contrats Optam et Optam-Co qui sont le taux moyen d'activité au tarif opposable et le taux de dépassement moyen. Le respect de ces deux objectifs individuels par les signataires leur permet de bénéficier d'avantages financiers prévus avec l'Assurance-maladie (prime dans l'Optam, modificateurs chirurgicaux majorés dans l'Optam-Co).
Selon le Dr Philippe Vermesch, président du SML, plusieurs membres du syndicat ont reçu un avenant à leur contrat révisant à la baisse leur objectif de dépassement. « La hausse du volume d'actes au tarif opposable a un impact sur l'objectif de dépassement, commente le Dr Vermesch, contacté par « Le Quotidien ». La Cnam demande donc de revoir le calcul de leur dépassement. Ce qui fait que c'est comme s'ils ne profitaient pas de l'augmentation tarifaire comme tout le monde. C'est vraiment fâcheux alors nous avons sollicité la Cnam là-dessus. »
Tout en réclamant le report de la signature des termes des avenants individuels fixés au 30 juin au 30 septembre 2022, le syndicat indique que « compte tenu des taux trop sévères à atteindre pour certaines spécialités et du fait que le bénéfice initial a été transformé en une prime nébuleuse et rabotée, on se demandera légitimement si c’est indiqué de rester en Optam ».
Situation mal venue
Du côté du Bloc, syndicat représentatif des anesthésistes et des chirurgiens, son président, le Dr Philippe Cuq, ne cache pas son agacement. « Déjà le calcul des objectifs est complexe et les confrères qui ont reçu leur avenant n'ont pas eu d'explication claire de la part de leur Cpam », reconnaît le chirurgien vasculaire à Toulouse. Celui-ci déplore « cette situation mal venue alors qu'on va rentrer dans les négociations conventionnelles pour tout mettre à plat et surtout dans un contexte de tension dans les blocs opératoires liés au manque de personnel ».
Pis cette situation pourrait inciter les praticiens à quitter ces deux options qui ont séduit un total de 14 975 adhérents en 2021 sur près de 29 000 praticiens éligibles. Pour l'heure, le co-président d'Avenir-Spé-Le Bloc appelle les praticiens de ne pas signer leur avenant en attendant « des clarifications de la situation par l'Assurance-maladie ».
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