Si vous exercez en qualité de médecin salarié, l’administration fiscale applique automatiquement, pour tenir compte de vos frais professionnels, un abattement de 10 % sur votre salaire imposable (plafonné cette année à 12 652 €). Mais vous pouvez demander la prise en compte de vos frais réels si vous estimez qu’ils sont supérieurs au montant de cet abattement. Voici les principales dépenses déductibles et la façon de procéder.
Les frais de voiture
Si vous utilisez votre voiture pour votre activité salariée, vous pouvez déduire les frais correspondants, à condition de pouvoir expliquer l'utilisation professionnelle de ce véhicule.
L'administration peut-elle vous obliger à prendre les transports en commun ? Non, si vous pouvez montrer que votre véhicule est nécessaire pour votre activité professionnelle, en réduisant, par exemple, vos temps de transport ainsi que la fatigue qui en résulte.
Comme les médecins libéraux, vous avez le choix entre la déduction des frais réels et l'application du barème kilométrique qui est le même que celui de 2019.
Vous devrez pouvoir justifier, si l'administration vous le demande, l'existence du véhicule ainsi que la fréquence, l'importance et la durée des déplacements.
En pratique, vous devrez indiquer sur Internet le véhicule utilisé, sa puissance fiscale, le nombre de jours de travail et le kilométrage effectué chaque jour.
Les frais de transport du domicile au lieu de travail
Lorsque la distance entre votre domicile et votre lieu de travail salarié est inférieure à 40 km, vous pouvez déduire la totalité du trajet. Dans le cas contraire, vous ne pourrez déduire la totalité de ce trajet que si l’éloignement entre votre lieu de travail et votre domicile n'a pas été dicté par des raisons de pure convenance personnelle. Parmi les explications que vous pouvez donner à l'administration pour justifier cet éloignement : les études des enfants, l'état de santé ou les contraintes professionnelles du conjoint, une mutation, etc. Si l'éloignement est jugé anormal, vous pourrez quand même déduire deux fois 40 kilomètres par jour.
L'administration n'accepte en principe que les frais de transport afférents à un seul aller et retour quotidien. Mais il peut en être autrement si vous justifiez de circonstances particulières permettant de regarder le fait d'effectuer deux trajets aller-retour chaque jour comme inhérent à votre emploi : problèmes personnels de santé, existence au domicile de personnes nécessitant votre présence, etc.
Les repas
Vous pouvez déduire les frais supplémentaires de repas résultant de l'obligation de prendre vos repas en dehors de chez vous. Ce qui veut dire que la totalité de la dépense ne peut être déduite.
La fraction non déductible pour chaque repas est évaluée forfaitairement à 4,90 euros pour l'année 2020.
Si vous optez pour la prise en compte des frais réels de repas, vous devez pouvoir justifier la réalité, l'importance et le caractère professionnel de la dépense.
Vous pouvez également évaluer forfaitairement vos frais de repas, si vous n'avez conservé aucun justificatif, au prix du repas au domicile, soit à 4,90 euros. Mais l'administration peut vous demander de montrer que vous êtes dans l'impossibilité de manger chez vous ou qu'il n'y a pas de restauration collective sur votre lieu de travail ou bien que vos horaires ne vous permettent pas d'en bénéficier.
Les frais de matériel informatique
Si votre matériel informatique est utilisé pour les besoins de votre activité salariée, vous pouvez amortir le prix d'achat de ce matériel sur une durée de trois ans, selon le mode linéaire, à proportion de l'utilisation professionnelle du bien considéré. L'administration ne prévoit donc pas la possibilité pour les salariés d'amortir ce matériel selon le mode dégressif.
Les frais vestimentaires
Les dépenses de vêtements d’usage courant ne sont pas déductibles. Vous ne pouvez déduire que l’achat de vêtements spécifiques à votre profession, comme des blouses, ainsi que leur coût d’entretien.
Les autres dépenses déductibles
Parmi celles-ci, citons :
- les fournitures de bureau,
- les frais de documentation et de formation,
- les dépenses de téléphone,
- les frais afférents aux locaux professionnels.
Vous devez indiquer sur Internet le détail des frais dont vous demandez la déduction. Et si, malgré vos précautions, vos frais réels sont rejetés par l'administration, vous récupérerez automatiquement la déduction forfaitaire de 10 %.
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