DE NOTRE CORRESPONDANT
EN COMMANDANT à l’INSEE une étude sur l’offre de soins premier recours dans les cinq départements des Pays de la Loire, l’ARS entendait mieux « prioriser » ses actions, explique sa directrice générale, Marie-Sophie Desaulle. De fait, le paysage médical libéral de la région est hétérogène et il convient de faire du sur-mesure.
La photographie des statisticiens de l’INSEE éclaire la situation. Les Pays de la Loire se situent au 13ème rang des régions françaises, avec une densité médicale de 22,7 professionnels de santé libéraux de premier recours (1) pour 10 000 habitants, contre 24,4 en moyenne nationale. Même la Loire-Atlantique ne se situe qu’au 19ème rang français. Une particularité locale, explique le directeur régional de l’INSEE, Jean-Paul Faur : « Logiquement, avec Nantes qui est la 6ème ville de France, on devrait avoir un indicateur beaucoup plus haut ».
Sur ce constat, l’ARS cherche des solutions pour mobiliser l’offre libérale. La Mayenne « où nous avions les plus grandes difficultés » fait figure d’exemple. Dans ce département, le renouvellement réussi des départs a permis de stabiliser la situation. Ce premier pas a été possible notamment grâce à l’ouverture de maisons de santé pluridisciplinaires ; 36 MSP fonctionnent déjà. « Nous devons en déployer de nouvelles », assure Marie-Sophie Desaulle. Une trentaine de projets sont accompagnés par l’ARS. L’enjeu ? Cibler clairement les installations sur les territoires fragiles, dans les zones où se conjuguent vieillissement de la population, offre de soins déjà faible et difficulté à remplacer les médecins partant à la retraite.
Les contrats d’engagement de service public (CESP) signés avec une trentaine d’étudiants en médecine sont une autre piste prometteuse. Parmi eux, trois sont déjà installés. « Notre responsabilité est de bien les orienter vers les territoires les plus sensibles. », expose là encore l’ARS. Dans la même veine, cinq contrats de praticiens territoriaux de médecine générale (PTMG) ont été signés.
Pour consolider l’offre libérale, l’ARS veut s’appuyer aussi sur les comités d’accompagnement créés dans chaque département. Des « médecins facilitateurs » ont pour mission d’intervenir auprès de praticiens installés pour les inciter à accueillir de jeunes stagiaires, susceptibles de recréer une dynamique locale.
C’est seulement par défaut, si la solution libérale n’est plus envisageable, que l’ARS participera à la création de centres de santé, comme à l’Ile-d’Yeu, à Conneré (Sarthe) ou en Vendée.
(1) Cet indicateur tient compte du nombre de généralistes, de kinésithérapeutes et de chirurgiens-dentistes, calculé sur la base d’équivalents temps-plein
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