Quel est le ressenti des généralistes au regard des visites à domicile ? Clairement négatif sur le plan de la valorisation financière, révèle une étude de MG France qui a interrogé 2 202 généralistes en activité entre le 9 janvier et le 12 février*.
Selon cette enquête que révèle « Le Quotidien », 80 % des médecins de famille passent « 30 à 60 minutes » en moyenne pour cet acte « difficile » – à comparer avec les 15 à 20 minutes pour une consultation au cabinet.
Dans ce contexte d'un acte chronophage, 90 % des médecins jugent que la visite est « mal ou très mal payée ». Aujourd'hui, le tarif est de 25 euros (V+MMG ou VG). En comptant la majoration de déplacement de 10 euros pour une visite justifiée, ce tarif passe à 35 euros. Pour une visite longue complexe réalisée à domicile (VL), le médecin peut facturer 60 euros (70 euros avec la majoration de déplacement).
Dans la même veine, pour 62 % des médecins sondés, les indemnités kilométriques (IK) sont à un tarif « insuffisant ou très insuffisant » (« un peu insuffisant » pour 18 %, le reste du panel étant indifférent). Selon la nomenclature, ce tarif s'élève à 0,61 euro pour une visite en plaine, 0,91 euro en montagne et 4,57 euros à pied ou à ski.
Sécurité et stationnement, deux points noirs
Deux points sensibles sont clairement confirmés lors de cette enquête : un gros quart des généralistes (27 %) estiment que la sécurité en visite est une préoccupation « très importante ou importante ». Et 43,5 % considèrent que la difficulté de stationnement est un problème « très ou moyennement » gênant. Même constat critique sur le coût du stationnement (40 % des répondants jugent ce point problématique).
Malgré ces freins, 96 % des généralistes font encore des visites et 81 % affirment vouloir continuer ! Pour le syndicat, la revalorisation du tarif de la visite est l'une des priorités de l'année. « La visite standard du médecin traitant doit être impérativement valorisée pour qu’elle soit bien plus incitative que le tarif de la consultation actuelle. »
* 57,7 % d'hommes et 42,3 % de femmes ; 95 % sont des médecins installés et 5 % des remplaçants ; 47,7 % exercent en ville, 35,3 % en semi-rural et 16,7 % en rural.
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