Ne pas confondre vitesse et précipitation. C'est ce que pense le syndicat de généralistes MG France, qui plaidait début janvier pour une accélération de la campagne de vaccination contre le Covid.
Alors que le gouvernement, sous le coup des critiques, a élargi la population de personnes éligibles à recevoir prioritairement une injection, MG France estime ce vendredi que cette accélération « ne doit pas se réaliser au détriment des objectifs prioritaires de la campagne ». Les personnes fragiles et vulnérables doivent bénéficier « en priorité » des vaccins et l’adhésion de la population doit être recherchée « avant tout », souligne le syndicat de généralistes, pour qui il est « nécessaire » de respecter les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS).
« Acheminer les vaccins dans les EHPAD prend du temps, mais il faut assumer ce choix pour l'avenir, soutient le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Si on vaccine le tout un chacun dans les centres de vaccination, les plus âgés seront ceux qui auront le plus de mal à se déplacer et il y aura une perte de chance. »
Pas de « politique du chiffre »
Pour une campagne réussie, et alors que plus d'un Français sur deux ne veut pas se faire vacciner, MG France estime qu'il faut « modifier les représentations de la vaccination dans la population » et obtenir « son adhésion et son engagement », sans se limiter aux seules personnes volontaires. En tant qu'acteurs de proximité, les généralistes sont « les mieux placés » pour agir, notamment à travers la consultation de prévaccination.
Enfin, concernant les futurs centres de vaccination, MG France appelle à s'appuyer sur les professionnels libéraux et leurs structures de soins (cabinets, maisons de santé pluriprofessionnelles, CPTS), « avec le concours des collectivités territoriales ». « La stratégie de la campagne vaccinale ne doit pas remplacer la politique de santé publique par une politique du chiffre. Nous mettons en garde contre un risque de dérapage, attention à ne pas refaire comme en 2009 avec des centres sans professionnels de santé, ce serait un échec ».
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