AUJOURD’HUI chef de clinique en chirurgie orthopédique dans un hôpital parisien, Matthieu Karoubi a bien connu le système des remplacements lorsqu’il était interne. « Tout fonctionne par le bouche à oreille. Les internes essayent de s’organiser en échangeant des fichiers Excel ou des mailing listes mais les courriels se perdent et les offres restent sans réponse », explique le médecin. Autre difficulté pour les jeunes remplaçants : « Les contrats sont peu précis, et certaines clauses présentent de véritables pièges » ajoute-t-il.
C’est pour remédier à ces obstacles et faciliter les remplacements, essentiels dans la formation, que Matthieu Karoubi s’est associé il y a un an à Aurélie Birenbaum, anesthésiste, et à trois financiers, pour fonder RemplaClinic. Le principe : la mise en relation directe des médecins installés et des internes ou chefs de clinique. Après inscription, gratuite pour l’interne et forfaitaire pour le médecin, chaque partie possède un tableau de bord pour accéder à différents profils et envoyer des mails. Tout est fait pour trouver le « bon » remplacement. Si le fondateur et ses associés n’interfèrent en rien dans le contrat de remplacement, ils restent disponibles pour aider les internes ou chefs de clinique dans leur recherche. Ils insistent également sur la mise à jour des données, souvent défaillante sur les sites de petites annonces. Après six mois d’existence, RemplaClinic affiche déjà un certain succès avec plus de 1 100 internes inscrits, 60 médecins et cinq cliniques.
Réponse à des besoins spécifiques
Plusieurs mois après le lancement de RemplaClinic, Matthieu Karoubi reste convaincu que le site répond à une demande urgente. Des internes de toutes les spécialités se sont emparés de ce nouvel outil et les recherches de remplaçants émanent effectivement des disciplines médicales les moins pourvues. « Nous observons une forte demande en anesthésie et réanimation, pour les cliniques, en médecine générale, et dans des spécialités peu répandues comme l’ORL, dans les régions reculées », témoigne Matthieu Karoubi. Car les inégalités sont aussi régionales. Sans surprise, la proche banlieue et la province sollicitent de nombreux remplaçants.
Face à ce constat, Matthieu Karoubi entend rapidement développer le site. Il mettra en ligne dans les prochains mois des blogs sur le remplacement afin de mieux renseigner les jeunes médecins, ainsi que des textes de présentation sur les cliniques.
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