Les Français attendent en moyenne 87 jours pour obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmologiste, constate une étude nationale* réalisée par l'Ifop pour le groupe Point Vision. Fait nouveau, la crise démographique de la profession est désormais telle que 26 % des spécialistes n'ouvrent plus leur cabinet aux nouveaux patients (contre 15 % en 2014).
Ces médecins obligés de fermer les portes de leurs cabinets aux nouveaux venus sont installés en majorité dans des territoires ruraux où la pénurie médicale fait rage : en Indre-et-Loire ; huit ophtalmologistes sur dix refusent d'élargir leur clientèle. Dans la Creuse, dans l'Aube ou le Cantal, plus de sept médecins sur dix appliquent la même politique**. À l’inverse, plusieurs départements, comme la Gironde, le Lot et le Bas-Rhin enregistrent un taux de prise en charge de nouveaux patients élevé (plus 85 %). Le record est attribué aux Hauts-de-Seine et au Val-de-Marne (98 %).
Parmi les 74 % d'ophtalmologistes toujours disposés à prendre de nouveaux patients, 64 % d'entre eux proposent un rendez-vous dans un délai inférieur à trois mois et 31 % dans un délai inférieur à un mois. Enfin plus d'un tiers des praticiens propose des consultations dans un délai de plus de trois mois dont 23 % entre trois et six mois, 8 % entre six et neuf mois et 5 % plus de neuf mois.
Source : Ifop
Les ophtalmologistes en secteur II ont des délais plus courts
Les résultats de l'enquête notent une différence significative entre les ophtalmologistes des secteurs I et II. Ainsi, un patient devra patienter en moyenne 102 jours pour une consultation en secteur I contre 76 jours en secteur II. Par ailleurs, les médecins en cabinet collectif enregistrent un délai plus long (95 jours) que leurs confrères en cabinet individuel (75 jours).
Le critère de l'âge a également été étudié. Selon les sondés, les ophtalmologistes en début et fin de carrière sont plus disponibles. Les jeunes – moins de 40 ans – ont un temps d'attente de 74 jours. Les plus âgés – plus de 65 ans – sont également dans ces eaux-là, à 75 jours contre 90 jours pour les 40-65 ans.
La Haute-Garonne très mal lotie
Les disparités territoriales se sont creusées. À Paris, le délai d'attente a fluctué ces dernières années, passant de 24 jours en 2015 à 47 jours en 2016 puis 40 jours en 2017. En revanche, dans le Finistère, les patients attendent 199 jours contre 168 jours en 2016.
Le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire (moins de 20 spécialistes interrogés) présente un temps d'attente compris entre 298 jours et 333 jours en moyenne, soit supérieur à six mois.
L'analyse des délais dans les départements où plus de 20 ophtalmologistes ont été sondés montre que c'est en Haute-Garonne que l'attente est la plus longue (137 jours). Il faut également s'armer de patience en Isère (135 jours d'attente). A contrario, la Seine-Saint-Denis et les Alpes-Maritimes présentent les délais d'attente les plus faibles en France, respectivement 30 et 34 jours.
En France, 4 500 ophtalmologistes exercent en ville ou en activité mixte.
*Enquête réalisée auprès de 2 679 ophtalmologistes par téléphone entre le 25 septembre et 6 octobre 2017
**Ces résultats sont à prendre avec prudence : moins de 20 ophtalmologistes ont été interrogés dans ces départements.
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