La ministre de la Santé a encore du pain sur la planche. C'est en tout cas ce qui ressort des commentaires de nos lecteurs, un an après sa prise de fonction à Ségur.
« Nous avons évité le pire, mais il y a un travail de titan à faire », prévient Adrénaline, angiologue dans l'Yonne. « Former plus d'étudiants en santé, améliorer la couverture sociale des libéraux, le maillage du territoire en offre de soins, problème des délais de RDV, manque de médecins de premier recours, stopper la politique de fermeture des lits hospitaliers et en ouvrir davantage, améliorer la transmission et la continuité du dossier du patient », voilà quelques missions que notre lecteur donne à la ministre, avant de conclure : « tout reste à faire ».
Même sentiment pour Charlaine D, infirmière, qui apprécie toutefois la ministre pour « son courage, sa détermination et sa vision systémique du problème ». Selon elle, « difficile d'être parfait, difficile de contenter tous le monde, surtout dans une France qui veut que ça change sans rien toucher ni rien bouger… »
Dans l'ensemble, Agnès Buzyn est plutôt saluée par notre lectorat, mais qu'en est-il sur les sujets les plus épineux ? Sur le tiers payant par exemple, la ministre a beaucoup moins la cote.
« Ça va coincer sévère » sur le tiers payant
Dès l'été 2017, alors que le gouvernement se livre à une valse-hésitation sur le tiers payant généralisé, puis généralisable, les lecteurs sont sceptiques. « Le sieur Castaner, puis notre ministre, ne connaissant manifestement rien au sujet, se sont emmêlé les pinceaux… Espérons n'avoir plus affaire qu'à des politiques le maîtrisant, sinon ça va coincer sévère ! », assène ainsi Elle et Vire, médecin spécialiste normand.
L'annonce de l'abandon du tiers payant généralisé et obligatoire au 30 novembre 2017 a rassuré les lecteurs, même si certains soulignent toujours, six mois plus tard, la « confusion » que cette décision politique a entraînée. Le récent rapport de l'IGAS sur le déploiement du tiers payant intégral sonne en revanche comme le coup de grâce. « Madame Buzyn est adepte de soigner le mal par le mal. Il ne s'agit pas d'homéopathie, mais d'un traitement lourd, le TPG [tiers payant généralisé, NDLR], aux effets secondaires dévastateurs et irréversibles », ironise le Dr Bruno B.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le Dr François P fait le lien entre tiers payant et désertification médicale, autre sujet délicat pour la ministre. Sur la récente étude de la Direction de la recherche des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) qui fait le constat de la stagnation du nombre de généralistes, celui-ci synthétise le problème ainsi : « Le tiers payant généralisé que l'on veut nous imposer n'y changera rien et risque au contraire de décourager le choix de la médecine libérale. »
Car au sujet de la démographie médicale, Agnès Buzyn est loin de faire l'unanimité. « La situation va visiblement s'aggraver. Qu'obtiendra-t-elle in fine ? La désertification des zones économiquement pauvres. », prédit le Dr Jean-François C.
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