Même si Romorantin n’est pas à proprement parler un désert médical (la ville compte encore 13 omnipraticiens pour 17 000 habitants), l'affaire a fait grand bruit.
Deux praticiens roumains, installés dans cette ville du Loir-et-Cher depuis 2014, ont brusquement mis fin à leur activité à l’occasion des fêtes de fin d’année. À France 3 Val-de-Loire, leur associé, le Dr Bruno Harnois, explique que le couple lui a annoncé deux jours avant les fêtes qu’il partait pour les Bouches-du-Rhône où leur avait été faite une proposition de travail « très alléchante ».
« C’est un départ précipité et incompréhensible car tout se passait bien, ajoute le praticien. Je m’étais beaucoup investi pour réussir leur intégration. »
La continuité des soins en question
Problème, en partant à la va-vite, le couple n’a pas respecté le code de déontologie qui lui fait obligation d’assurer la continuité des soins pour ses patients, selon le Dr Antoine Miélot, secrétaire général du Conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône. Il confirme avoir reçu une demande de transfert des deux omnipraticiens.
Mais les deux généralistes roumains ne sont a priori pas encore installés dans le département, car ils doivent avant cela rencontrer un conseiller ordinal des Bouches-du-Rhône qui doit vérifier la régularité de leur démarche.
Le secrétaire général a bien été informé de l’affaire par le président du conseil départemental du Loir-et-Cher, mais ce dernier n’a pas engagé de procédure contre les deux praticiens. « Il nous faut une plainte pour agir, continue le Dr Miélot, dans les Bouches-du-Rhône, nous n’avons pas qualité pour le faire. »
Même en cas de plainte du conseil départemental du Loir-et-Cher, et sauf si une faute grave devait être retenue contre lui, le couple ne risque pas grand-chose. Un avertissement ou un blâme tout au plus.
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