D'année en année et de plus en plus les médecins généralistes sont confrontés à la difficulté de se faire remplacer et de céder leur clientèle. Cette situation, que les praticiens de ville déplorent, ils en sont en partie responsables. Les médecins généralistes ont proposé des rétrocessions d’honoraires qui vont de 70 à 90 % voire 100 % à des jeunes médecins non thésés. Cette situation n'a pas de sens économique quand on sait que les charges des praticiens représentent 30 à 40 % du chiffre d’affaires (loyer, secrétariat, frais divers). Les médecins remplaçants sont dans des situations nettement avantageuses.
Par ailleurs, cette générosité en faveur des médecins remplaçants a une conséquence sur l’installation. Il n'est pas rare de voir des médecins remplaçants pouvant gagner plusieurs milliers d'euros par mois, sans aucune charge. Par conséquent, devant cette situation de privilégiés, pourquoi auraient-ils besoin de s'installer ou de racheter une clientèle ?
Les médecins par leur comportement scient les branches sur lesquelles ils sont assis. Il est inadmissible de penser qu'une clientèle élaborée au fil des années disparaisse dans la nature ou ne peut être vendue. Il est temps que les médecins généralistes se réveillent et adoptent une attitude sereine et lucide tant du point de vue économique que médical.
Le bon sens voudrait que le médecin remplaçant ait 50 % de rétrocession. On pourrait par ailleurs, dans un souci d'équité et d’équilibre, imaginer que le Conseil de l'Ordre puisse appuyer et valider les contrats sur la base de cette rétrocession. Il est temps que les médecins généralistes se réveillent afin de sauvegarder la médecine libérale.
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