ALORS QU’UNE grande majorité des étudiants en médecine et des internes de médecine générale fuient l’exercice classique de la médecine générale, le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (REAGJIR), créé en 2008 et qui fédère les structures de 13 régions de France, a mené une étude sur le corps des généralistes remplaçants. Baptisée « Remplact », cette enquête a été réalisée d’août à octobre 2009 et porte sur l’activité des remplaçants durant l’année 2008. Quelque 265 praticiens adhérents de REAGJIR ont répondu par mail à un questionnaire. Voici les principaux enseignements de cette première étude menée sur ce sujet, qui bouscule les idées reçues et « devra être approfondie à plus grande échelle », commentent ses auteurs (1).
• Profil-type.
L’âge moyen des 265 médecins remplaçants qui ont participé à l’étude est de 31,5 ans. 56 % d’entre eux sont des femmes. Ils ont un exercice libéral exclusif pour 64 % d’entre eux tandis que 36 % ont une activité mixte. Ils remplacent depuis deux ans et demi en moyenne. Près de 40 % des remplaçants interrogés exercent en zone semi-rurale, 30 % en zone rurale et 30 % en ville.
• Une activité importante.
En 2008, les remplaçants ont assuré la continuité des soins de 6,8 médecins par an en moyenne. Ils ont exercé 165,5 jours et ont bénéficié d’un taux de rétrocession d’honoraires moyen de 73 %. Cette activité fut parfois régulière. Quatre médecins sur dix ont effectué des remplacements un ou plusieurs jours fixes par semaine. L’association REAGJIR estime que le remplaçant fournit une activité équivalente à 81 % de celle d’un médecin installé qui travaille en moyenne 54,5 heures par semaine, 46 semaines par an et dont 14,5 heures hebdomadaires sont consacrées à la gestion administrative du cabinet. REAGJIR souligne que 25 % des remplaçants interrogés auraient voulu travailler plus et que 65 % des remplaçants auraient accepté de travailler plus. « Ce pool de professionnels mobilisables est à considérer avec intérêt, notamment lors des prochaines crises sanitaires », commente REAGJIR.
• Un rôle actif dans la permanence des soins.
Quelque 65 % de remplaçants ont pris au moins une garde de semaine et au moins une garde de week-end au cours de l’année 2008. En moyenne, un remplaçant a effectué 7,2 gardes de semaine et 4,3 gardes de week-end. Selon REAGJIR, les médecins remplaçants ont assuré 13,9 % des gardes de week-end sur l’année et 9,5 % des gardes de semaine. « Représentant 7,2 % des médecins généralistes en exercice, les remplaçants seraient au moins autant investis dans la permanence des soins, voire plus, que la moyenne des généralistes installés », commente REAGJIR.
(1) Le questionnaire a été compilé par Catherine Laporte, Florent Verfaillie, Aline Hurtaud et Yannick Ruelle.
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