Emmanuel Macron a présenté ce jeudi matin à Paris les grands axes et les principales mesures de son programme pour la présidentielle devant 300 journalistes, une partie de son staff de campagne et plusieurs dizaines de « marcheurs » assurant la claque.
Très attendu, le candidat d'En marche ! a pris la parole pendant une trentaine de minutes pour exposer le contenu des six chantiers prioritaires qui composent le cœur de son projet d'inspiration sociolibérale, « de réconciliation de la liberté et de la protection ». Au menu : réforme de l'école, « société du travail », modernisation de l'économie, sécurité, moralisation de la vie publique et stratégie internationale.
Si la santé et la protection sociale trouvent bien leur place dans le programme d'Emmanuel Macron, mis en ligne ce matin, force est de constater que l'ancien ministre de l'Économie n'en fait pas non plus son principal cheval de bataille.
Doubler les maisons de santé
« Formidablement confiant » en la victoire, Emmanuel Macron a évoqué la santé par le biais économique, rappelant qu'il avait l'intention de consacrer cinq milliards d'euros d'investissement sur ce maroquin. « Ce sera à la fois pour mener une réforme indispensable à l'hôpital, qui permettra de dégager des économies, mais aussi en ville avec le doublement des maisons de santé » d'ici à 2022, a-t-il précisé, passant rapidement à autre chose.
Emmanuel Macron s'est engagé à augmenter l'objectif national des dépenses d'assurance-maladie (ONDAM) sur la durée du quinquennat. « Chaque année, elles pourront augmenter de 2,3 %, soit environ 4,5 milliards d’euros, décrypte le Dr Olivier Véran, soutien du candidat. Cette visibilité donnée aux acteurs est un gage de confiance pour mener les réformes nécessaires, en ville comme à l’hôpital. »
Emmanuel Macron a également confirmé, à la faveur d'une question portant sur la fonction publique et le programme de François Fillon, ne pas vouloir supprimer de postes dans la fonction publique hospitalière (mais plutôt 70 000 postes des collectivités et 50 000 de l'État). « Je m'oppose à ce discours de la classe politique qui voit les fonctionnaires comme un coût ou des têtes à couper, a-t-il lâché. On ne parle pas d'un tableau de chasse, mais d'hommes et de femmes ! »
Développer les pratiques avancées et mieux former les paramédicaux
À défaut de les avoir évoquées en conférence de presse, Emmanuel Macron donne de nouvelles pistes de réforme pour les patients et les professionnels de santé dans les cinq années à venir. Concernant le remboursement du panier de soins, thématique omniprésente dans la campagne, l'ancien ministre de François Hollande se fixe « l’objectif de 100 % de prise en charge pour 2022 » sur les lunettes, les prothèses dentaires et de l’audition mais en oubliant toujours de préciser qui, de l'assurance-maladie ou des complémentaires, paiera. « Nous réaliserons cet objectif sans augmenter le prix des mutuelles, écrit toutefois le candidat. Pour cela, nous favoriserons la concurrence, en instaurant notamment trois contrats types que devront proposer assureurs et mutuelles pour garantir la transparence et faciliter les comparaisons. »
Au chapitre des déserts médicaux, Emmanuel Macron, amateur de décloisonnement, assure vouloir développer les pratiques avancées « dans un dialogue constructif avec les professionnels de santé, afin que chacun puisse se concentrer sur son cœur de métier ». « Cette question ne sera plus abordée acte par acte, au détriment de telle ou telle profession, lit-on encore. Elle fera l’objet d’une large réflexion et d’expérimentations dans les territoires. »
Lui président, les formations en santé seront « adaptées » « pour répondre aux nouveaux défis et aux attentes des professionnels, comme par exemple l’accès au doctorat à plus de paramédicaux pour développer la recherche et harmoniser les pratiques soignantes ».
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