À L’ISSUE DE SON COMITÉ directeur, l’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF, branche généraliste de la CSMF) a arrêté sa stratégie, sur fond d’annonces présidentielles sur la médecine de proximité.
La négociation de la nouvelle convention sera le principal défi de 2011. Des discussions bilatérales entre l’assurance-maladie et les syndicats vont commencer la semaine prochaine. Le Dr Michel Combier, président de l’UNOF, ne veut pas d’un énième cycle de réunions où la CNAM « diffuse des diapos » sur les thèmes de maîtrise médicalisée. Pour le généraliste toulousain, la négociation ne pourra ignorer la « réalité économique des cabinets de médecine générale après trois ans de blocage tarifaire » et devra aussi tenir compte de la « responsabilité des prescriptions hospitalières dans la dépense pharmaceutique ». Plus question non plus, à l’UNOF, de gager les hausses d’honoraires sur les économies induites. Un « marché de dupes » à l’heure où le nombre d’actes de médecine générale baisse et où la maîtrise des prescriptions est « à l’os ».
Coût de la pratique.
En revanche, le syndicat est prêt à discuter d’un aggiornamento de la rémunération. Le socle ? Une rémunération à l’acte « hiérarchisée » en miroir de la complexité des consultations. Il s’agit d’amorcer la nouvelle nomenclature clinique en commençant par quelques « actes lourds » fortement valorisés (le rapport Hubert évoque des tarifs jusqu’à 70 euros). « Comme pour la visite, une restructuration est possible et souhaitable », affirme le Dr Combier, « même si on peut y aller pas à pas ». Sur le fond, il estime que le « juste prix » de la consultation se situe entre « 28 et 30 euros ». Mais écarte l’idée d’actes payés 1/2 C…
En complément du paiement à l’acte, l’UNOF se range à l’idée d’un CAPI conventionnel (contrat d’amélioration des pratiques individuelles) « refondu », c’est-à-dire avec des objectifs de prévention et de dépistage mais sans le volet d’optimisation des prescriptions (taux de génériques, hiérarchie des traitements…). Autre credo de l’UNOF : des forfaits « tenant compte du coût de la pratique », permettant de financer la modernisation des cabinets. Face à la nouvelle taxe contre les récalcitrants à la télétransmission, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2011, l’UNOF conseille aux généralistes une « solution simple ». « Prendre un DE (dépassement pour exigence particulière) pour le patient sans carte Vitale ». 2011, enfin, sera la première année d’action concrète des ARS. Là aussi, l’UNOF pose des jalons. Le syndicat insiste sur la nécessité de préserver les cabinets en activité (et pas seulement de se préoccuper des futures installations). D’où l’idée d’un « plan de carrière libérale » permettant de récompenser les médecins qui se sédentarisent dans une zone et s’investissent durablement dans la continuité des soins.
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