La campagne des élections professionnelles est lancée. Le scrutin qui permettra aux médecins libéraux d’élire (par correspondance) jusqu’au 12 octobre leurs représentants aux unions régionales des professionnels de santé (URPS) a accéléré la rentrée syndicale et entraîné une surenchère de revendications tarifaires.
À quelques jours de sa traditionnelle université d’été, qui se déroulera du 11 au 13 septembre sur la presqu’île de Giens (Var), la CSMF a déplacé sa focale sur les conditions d’exercice et la rémunération, sujet porteur. Alors qu’il réclamait jusque-là le passage de la consultation à 25 euros, le syndicat a revu ses ambitions à la hausse, avec une consultation de base à un tarif minimum de 30 euros, et une « profonde refondation tarifaire ». « Le tarif unique de la consultation, ce n’est plus possible », explique le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, réclamant une hiérarchisation des consultations qui tienne compte de la complexité et valorise l’expertise médicale. Cette demande d’augmentation du C de 30 %, qui peut surprendre en période de disette budgétaire (l’ONDAM 2016 sera limité à 1,75 %), a poussé les concurrents de la CSMF à avancer leurs pions. « On ne négociera plus des miettes », résume le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF), qui déplore la sous-rémunération des généralistes en France.
Valoriser les consultations longues
Le Syndicat des médecins libéraux (SML), qui tiendra son université d’été les 25 et 26 septembre à Marseille, a lui aussi inscrit la revalorisation du secteur I et la défense du secteur II à son programme de campagne. Le syndicat privilégie le paiement à l’acte et plaide pour un nouveau type de consultation, facturé entre 42 et 45 euros pour arriver au prix européen. « Les consultations complexes et longues doivent être revalorisées nettement », affirme le Dr Eric Henry, président du SML.
Cette course tarifaire est critiquée par le Dr Claude Leicher, président de MG France, pour qui cette « surenchère ridicule » risque de « décrédibiliser les syndicats ». « On n’augmente pas les tarifs aussi facilement que cela. Une première mesure serait de payer le généraliste au moins autant que les autres spécialistes, affirme-t-il. Porter le C à 25 euros constitue déjà une première étape. » Le généraliste déplore que le front uni des médecins contre la loi de santé ait volé en éclats à l’approche des élections.
Enquête de représentativité et nouvelle convention
Thème fort de campagne, le chantier tarifaire sera au cœur des négociations en vue de la nouvelle convention médicale qui s’ouvriront après les élections professionnelles et se poursuivront en 2016 (sur la base d’une nouvelle enquête de représentativité syndicale). Mais les médecins redoutent que la période de gel tarifaire se prolonge du fait des délais légaux (stabilisateurs économiques), qui repoussent de plusieurs mois l’application de toute revalorisation d’honoraires après la signature d’un accord conventionnel.
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