Médecin anesthésiste proche de la retraite, je me suis d'abord mise en disponibilité. Mais en fait, il n'y a eu au début que des « urgences » liées au blocage de confrères hors des frontières, donc des gardes à prendre immédiatement. Médecine de guerre. Dans ce cadre, une garde en maternité m'a laissée perplexe, en Seine-et-Marne. Une jeune femme de 34 ans, premier bébé, ayant une pré-éclampsie assez sévère – 60 000 plaquettes – est césarisée en urgence à 34 semaines d'aménorrhée, et la numération de contrôle post-césarienne montre une aggravation de la thrombopénie à 39 000 plaquettes, sans hémorragie clinique, sans signes neurologiques, mais tout de même, 39 000…
Le réanimateur avait reçu l'ordre de consigner tous ses lits de soins continus pour les éventuels patients Covid19, aucun sur l'hôpital, mais risquant d'être transférés des autres établissements, et a dû clairement désobéir pour prendre tout de même cette jeune maman que les sages-femmes de suites de couches étaient inquiètes de garder dans le service classique. Mais depuis, elle va très bien heureusement.
Actuellement, depuis le déconfinement, c'est toujours la médecine de guerre : pendant qu'on fait des endoscopies à la chaîne, puisqu'elles n'ont pas été faites pendant trois mois, les ampoules de propofol sont à délivrance individuelles, par le pharmacien et la surveillante IADE, et s'il y a un malade obèse ou rajouté au programme, on doit quémander l'ampoule de plus, comme pour le tableau B ; alors on perd du temps à pleurnicher pour travailler plus et gagner pas plus.
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur