La présidente du Front national a renforcé son programme santé en y accordant une dizaine de propositions sur ses « 144 engagements pour la France ».
Elle s'est appuyée sur le travail d'un collectif d'usagers de la santé piloté par Mickaël Ehrminger, jeune scientifique de 26 ans, et auquel ont notamment pris part deux praticiens expérimentés, les Dr Pierre Delacroix, anesthésiste (68 ans), et Joëlle Mélin, médecin physique et de réadaptation (66 ans).
Marine Le Pen veut lutter contre les déserts médicaux sans revenir sur la liberté d'installation. Elle promet de relever le numerus clausus, de faciliter la prolongation d'activité des médecins retraités en zones sous-denses grâce à des déductions de charges, ou encore de développer les délégations de tâches. Elle propose aussi d'instaurer un stage d'internat de six mois obligatoire en hôpital, en cabinet libéral ou en maison de santé pour renforcer la présence médicale dans les territoires déficitaires. La patronne du FN veut créer un service civique de santé salarié pour les carabins, sur la base du volontariat.
Ces derniers mois, la candidate de l'extrême droite a surtout courtisé les hospitaliers en s'engageant à relever les effectifs d'infirmières, aides-soignantes, de praticiens, sages-femmes et à améliorer leur sécurité. Elle projette de revoir le financement des établissements de santé publics en remettant à plat la tarification à l'activité (T2A).
Le discours de Marine Le Pen est apparu plus ambigu sur le maintien du tiers payant généralisé. Y étant « plutôt opposée », mais consciente que l'électorat populaire y est favorable, elle envisage si elle est élue de dresser un bilan de cette réforme et, s'il est négatif, « de revenir dessus ». Les retraités modestes et les patients en ALD bénéficieraient, eux, d'une exemption de franchise médicale.
Une carte Vitale biométrique contre la fraude
Marine Le Pen a confié au « Quotidien » qu'il faudrait « réactualiser de manière progressive » les tarifs des professionnels libéraux afin qu'ils soient « justement rémunérés ». « Je ne promets pas la lune avant une élection [...] Je ne suis pas fermée à une augmentation mais je ne me risquerai pas à donner un chiffre. »
La présidente du FN est peu diserte sur ses recettes pour réduire le déficit de l'assurance-maladie. Elle veut supprimer l'aide médicale d'État (AME) et instaurer un délai de carence de deux ans pour les étrangers en situation régulière avant qu'ils bénéficient de soins remboursés. Elle souhaite surtout renforcer la lutte contre la fraude sociale en mettant en place une carte Vitale biométrique. Elle promet d'instaurer une « règle d’or » sur les frais de gestion des complémentaires, sans en préciser les modalités.
Le programme santé de Marine Le Pen comprend au moins un point commun avec celui d'Emmanuel Macron : il concerne la délivrance de médicaments remboursables à l'unité pour limiter le gaspillage. La candidate d'extrême droite proposait déjà cette mesure en 2012.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique