Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) conseille aux généralistes de ne pas suivre les recommandations de bonnes pratiques sur la maladie de Lyme de la Haute Autorité de santé (HAS), rendues publiques le 20 juin.
Le CNGE incrimine d'abord le chapitre sur le « Syndrome persistant polymorphe après possible piqûre de tique (SPPT) », également au cœur des critiques de l'Académie de médecine. « En l'état actuel de la science, cette "recommandation" ne s'appuie aucunement sur des données scientifiques valides », écrit le Collège académique du CNGE, qui y voit le triomphe « des groupes de pression poursuivant des intérêts particuliers ». Selon le Collège, « la définition du SPPT s’inscrit dans l’histoire du refus d’accepter que des troubles somatoformes puissent ne pas faire l’objet d’un diagnostic étiologique précis. (...) Ce refus crée la confusion, complique le travail des professionnels et aggrave le sort des patients », explicite-t-il, craignant « une escalade d'examens complémentaires ».
Place des généralistes
Plus largement, le collège déplore les méthodes d'élaboration des recommandations de la HAS ; et notamment la place accordée aux généralistes.
« La HAS persiste à élaborer des recommandations pour les généralistes sans leur en confier la responsabilité ni même consulter les universitaires. Elle recrute des experts médecins généralistes à titre individuel sans lien structurel avec les universitaires de la discipline, et quand l’un d’entre eux est désigné par le Collège de la médecine générale, il est isolé et son avis n’est même pas pris en compte », regrette le CNGE. Et de rappeler les valeurs des universitaires de médecine générale : approche centrée patient, utilisation pertinente des données de la science, empathie et bienveillance.
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