Les libéraux de santé sont fiers de leur métier et accueillent assez favorablement les mesures annoncées dans le cadre du dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). C'est la conclusion de l'observatoire annuel réalisé par CMV Médiforce. Au total, 483 professionnels de santé libéraux ont été interrogés, répartis en huit professions : biologistes, chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes-osthéopathes, médecins généralistes, pharmaciens, radiologues et vétérinaires.
Parmi les aspects très positifs de leur métier, la fierté et la liberté d'exercice arrivent en tête, suivies par le sentiment d'utilité et la vocation. Paradoxalement, si la rémunération est souvent évoquée comme un facteur positif, 67 % des professionnels interrogés estiment que leur métier rapporte peu par rapport à la charge de travail…
Alternance porteuse
Ce climat, nettement plus positif, dénote avec les années précédentes. L'alternance politique n'est pas étrangère à ce regain de confiance, juge Médiforce. Interrogé en novembre dernier, le panel de libéraux de santé a été questionné sur plusieurs mesures proposées (ou envisagées) par le gouvernement. Résultat, sept dispositions (sur onze) sont approuvées par plus des deux tiers des libéraux.
En tête arrivent les mécanismes d'incitation à l'installation des jeunes (87 % y sont favorables) et les mesures de compensation face à la hausse de la CSG (84 %). En bas de la liste, deux pistes divisent les libéraux : la suppression éventuelle du numerus clausus (38 % de rejet) et le tiers payant « généralisable » (55 % de refus).
Les maisons de santé (79 % d'adhésion), le transfert du RSI au régime général (72 %), l'augmentation du prix du tabac (77 %), service sanitaire (70 %) et vaccination obligatoire (68 %) font presque carton plein.
Les libéraux voient leur avenir à l'échelon local
Originalité du sondage, le panel a été interrogé sur les perspectives d'évolution de leur métier en fonction de cinq scénarios fictifs proposés. Ainsi, neuf libéraux sur dix verraient d'un bon œil un avenir basé sur le « tout local » avec une collaboration étroite entre élus, citoyens et acteurs territoriaux.
En revanche, 65 % des professionnels interrogés ne s'imaginent pas vivre dans un monde où l'État délègue l'essentiel de ses prérogatives au privé. Seuls les radiologues et les biologistes sont plus de la moitié à y être favorables (54 %). Enfin, les libéraux rejettent en masse deux scénarios qui les dépossèdent – l'un au profit des patients (67 % défavorables), l'autre au profit de l'intelligence artificielle et des nouvelles technologies (65 %).
* Observatoire CMV Médiforce des professions libérales de santé 2018
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