MG France a réuni près de 500 généralistes à Grenoble pour son traditionnel congrès national organisé tous les trois ans. L'ambiance studieuse lors des ateliers a souvent laissé transparaître le ras-le-bol d'une profession qui s'estime malmenée.
Dans la salle, les médecins jugent qu'il reste beaucoup de pain sur planche pour redorer le blason de la spécialité. La liste des problématiques conflictuelles est longue : installation, rémunération, protection sociale, soins non programmés, normes accessibilité et bien sûr « négos »… Fort de sa place de leader chez les généralistes, MG France se veut sur tous les fronts. « Cela fait 30 ans que MG France mène un combat pour améliorer les conditions de la profession et cela continuera ! », exhorte le Dr Richard Bouton, cofondateur du syndicat.
De nombreux généralistes s'inquiètent de la tournure du round conventionnel. Et pour nombre de médecins de famille, les négos ne sont pas bien parties, à défaut d'enveloppe fléchée sur les soins primaires. « La CNAM va répondre positivement à quelques revendications puis on tournera en rond sous prétexte qu'il n'y a pas de budget », redoute ce généraliste de Dijon. « Ce n'est pas les deux euros le plus l'important, c'est l'équité tarifaire avec les spécialistes », poursuit ce médecin d'Arras.
En quête de reconnaissance
Illustration de la détermination de la base, le Dr Claude Leicher, président du syndicat, assure que le mouvement de contestation tarifaire « progresse ». Des médecins affichent leur exaspération. « J'aimerais être reconnue pour les actes complexes, pour la carrière longue et exigeante », argumente le Dr Agnès Moretti (Chinon).
Autre point de crispation : la démographie médicale. Après la publication de l'Atlas de l'Ordre qui a caractérisé la baisse du nombre de généralistes libéraux, il est grand temps « de faire bouger les lignes », met en garde ce médecin. Certains évoquent le risque de burn-out lié à la surcharge de travail. « Je viens de m'installer en plein centre-ville de Grenoble, j'ai déjà 25 patients par jour et il faut dégager du temps en plus pour les visites médicales, témoigne le Dr Benjamin Brisson. La reconnaissance financière est certes importante mais celle de la pratique et de l'exercice est prioritaire ».
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