DEUX MILLE HUIT n’a pas été l’année du passage du C à 23 euros. Les omnipraticiens vieillissent et sont de plus en plus nombreux à décrocher leur plaque. Ils trouvent difficilement des remplaçants et les étudiants ne se précipitent pas de gaieté de cur vers cette filière. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, 2008 a constitué un virage important pour la médecine générale. L’année écoulée a permis aux défenseurs de la discipline de poser quelques jalons et d’obtenir une plus grande reconnaissance de leur spécialité par les pouvoirs publics. Au premier trimestre, un événement a marqué les esprits : les États généraux de l’organisation de la santé (EGOS). Une grand-messe rassemblant tous les acteurs du monde de la santé et orchestrée par le ministère pour répondre à la problématique de l’accès aux soins et calmer les associations d’internes et d’étudiants après la remise en cause de la liberté d’installation dans le PLFSS 2008. Ces États généraux auront été ceux de la médecine générale. Ils ont permis à certains syndicats de médecins et aux associations d’étudiants, d’internes et de jeunes médecins de sensibiliser les pouvoirs publics au malaise de la profession. Manque de reconnaissance dans le système de soins, manque d’attractivité de la discipline, absence de réponse structurelle à l’organisation de la profession… Les EGOS ont apporté un début de réponse à la crise de la médecine générale. Ils ont permis d’entériner l’inscription de la définition de la médecine générale de premier recours au code de la santé publique. Pour faciliter l’installation des jeunes professionnels, un panel de mesures incitatives a été acté : guichet unique d’aide à l’installation, soutien financier des maisons de santé pluridisciplinaires, développement des modes de coopération (réseaux de soins), expérimentation de nouveaux modes de rémunération, adaptation du système de formation aux besoins de santé du territoire pour améliorer l’attractivité de la médecine générale… Le gouvernement a demandé à l’Assurance-maladie et aux syndicats de médecins de reprendre ces propositions défendues par les jeunes médecins dans le cadre des négociations conventionnelles. Sans grand succès jusqu’à présent.
Bientôt des professeurs titulaires.
Les défenseurs de la médecine générale ont également assisté en 2008 à quelques avancées dans un domaine majeur de leur discipline : l’enseignement. La filière universitaire de la médecine générale a en effet connu trois événements marquants cette année. La prise de fonction depuis fin 2007 des 16 premiers chefs de clinique de la discipline, quoique chaotique, a été un élément déclencheur puisque ces pionniers de la filière sont amenés à en devenir les enseignants. En février, une loi déposée par le sénateur UMP Francis Giraud donnait un statut aux enseignants de médecine générale. Une reconnaissance obtenue après des années de lutte. Enfin, en novembre, un décret paraissait enfin, fixant la composition de la commission nationale d’intégration des enseignants associés au corps des professeurs titulaires de la discipline. Cette étape devrait être le préalable à la titularisation de quelques généralistes enseignants en 2009. Roselyne Bachelot a assuré que les premières titularisations devraient intervenir en septembre 2009 lors de la révision des effectifs (Le Quotidien du 5 décembre). La ministre de la Santé a fait cette annonce devant 450 professeurs associés, maîtres de conférence et maîtres de stage réunis à Angers au 8e Congrès du Collège national des généralistes enseignants (CNGE). Pour la première fois depuis la création du CNGE il y a 25 ans, un ministre de la Santé se rendait à un de ses congrès pour défendre la filière universitaire de la médecine générale. Un geste politique fort, ont souligné les responsables de la filière. Même si le chemin est encore long pour que la discipline devienne une spécialité à part entière, 2008 aura été une année charnière pour la médecine générale.
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