EST-IL POSSIBLE qu’un médecin généraliste libéral soit impliqué dans la recherche clinique, alors que la première impression est celle d’une approche uniquement hospitalière ? De fait, une telle participation existe, elle concerne même de nombreux libéraux en France. Comme l’explique le Dr Soizic Courcier, directeur médical et des affaires réglementaires chez GSK France, « cette implication est à la fois importante et enrichissante au plan professionnel ».
« Importante, poursuit-elle , parce que les patients susceptibles d’être enrôlés sont souvent vus par les médecins généralistes, pas à l’hôpital. » C’est donc ce praticien qui peut leur proposer l’enrôlement, lorsqu’ils répondent aux critères de participation à l’essai clinique. Sur ce point la médecine de ville est nécessaire pour le promoteur de l’essai. Mais une fois le patient intégré à l’essai clinique, il est important, pour le médecin cette fois, d’en connaître les détails afin de conseiller au mieux son patient.
Participer à un maillage ville-hôpital.
Enrichissante professionnellement aussi. « Parce qu’il s’agit d’un travail de recherche ». La prise en charge du patient prend un tour particulier qui change de la pratique quotidienne, ne serait-ce que par l’encadrement nécessaire. Autre intérêt, que souligne Soizic Courcier, « l’implication du médecin généraliste le fait participer à un maillage ville-hôpital et donc à un réseau de recherche hospitalier. D’ailleurs certains médecins se sont organisés en réseaux offrant ainsi une capacité de recherche ». Un dernier point mérite d’être relevé. Cette activité, qui représente une charge de travail supplémentaire, est rémunérée par le promoteur.
Le rôle des médecins libéraux ne bénéficie pas toujours, pour l’instant, d’un statut bien défini sur le plan réglementaire. En effet, ils peuvent se trouver dans deux situations différentes.
La première est celle d’assurer le rôle d’investigateur. Dans ce cas de figure, « très valorisant », le généraliste n’utilise la structure hospitalière que pour la réalisation des examens nécessaires. C’est lui qui conduit l’essai clinique. « Il doit être formé aux bonnes pratiques cliniques. Il sait ce à quoi il s’engage, connaît sa responsabilité et sait suivre strictement un protocole. »
Dans l’autre cas, l’hôpital est l’investigateur principal. Le libéral est alors un collaborateur qui identifie les participants potentiels et participe à leur suivi. « Il joue un rôle dans l’information de départ du patient en expliquant le protocole, l’intérêt de l’essai, son déroulement… » Ici encore une formation est nécessaire pour obtenir une collaboration de qualité.
Une autre implication dans la recherche clinique est possible au cours d’études post-AMM. « Il s’agit d’études réglementaires requises dans le cadre d’un plan de gestion de risque ou d’une demande de la Haute Autorité de Santé, par exemple pour générer des données de tolérance ou de suivi pharmaco-épidémiologie. » Ici le recrutement des médecins diffère de celui des essais cliniques. En post-AMM, les généralistes sont sollicités par les promoteurs selon les données de panels de prescripteurs représentatifs ou à partir des réseaux de médecins investigateurs déjà constitués.
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