Très discret ces dernières semaines, le Pr Pierre-Louis Druais, président du Collège de médecine générale (CMG), sort de sa réserve pour s’exprimer sur les pilules de 3e génération. « On a entendu tout et n’importe quoi, a-t-il confié au Quotidien. La prescription des pilules de 3e génération en première intention est hors des recommandations, cela ne se discute pas ».
Le président du CMG rappelle que les généralistes prescrivent surtout en première intention des pilules de 2e génération : « Et quand il prescrivent des pilules de 3e génération, c’est d’abord parce qu’ils renouvellent les primo-prescriptions faites par des gynécologues médicaux. Il est avéré que 80 % des femmes suivies par un gynécologue médical se voient prescrire la pilule 3G en première intention ».
Il est difficile pour le médecin de famille de ne pas renouveler la prescription des gynécologues. « Dans notre système de santé, la décision du spécialiste prime sur la décision du généraliste, assure Pierre-Louis Druais. Quand on est médecin généraliste, il faut avoir des arguments solides et une sacrée confiance pour s’opposer à une prescription d’un spécialiste ». D’autant plus en gynécologie.
Le Pr Druais souhaiterait que la polémique entraîne l’ouverture d’un débat sur l’ensemble des modes de contraception offerts aux femmes. « La grossesse est plus emboligène et thrombogène que la pilule. Que fait-on ? On arrête la pilule ? Les autres alternatives de contraception ne sont pas culturellement admises en France », souligne le Pr Druais, qui dit se « bagarrer » pour un plus grand usage du stérilet.
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