La décision n'a pas été officiellement votée en conseil municipal mais a déjà été annoncée au personnel. Sauf revirement, le centre municipal de santé (CMS) de Colombes devrait fermer définitivement ses portes avant la fin de l'année. « Les choses sont actées, une responsable de l'action santé a annoncé individuellement au personnel que le centre fermerait ses portes fin octobre, nous sommes sous le choc », confie au « Quotidien » un généraliste de la structure, confirmant une information révélée par « Le Parisien ».
Il y a trois ans, la municipalité de Colombes avait déjà mis fin, malgré la mobilisation de la population, à l'activité dentaire, de radiologie et de médecine spécialisée du CMS (dermatologie, cardiologie, gynécologie, ORL, ophtalmologie, rhumatologie…) avec pour objectif de « recentrer l'activité du centre sur la médecine générale ».
Médecins débordés
Une fois encore, la mairie LR invoque des impératifs budgétaires pour justifier sa décision. Elle affirme que le centre lui coûte 500 000 euros par an et qu'elle ne peut plus faire face en raison de la baisse des dotations de l'État. Ce montant est contesté par le médecin généraliste contacté, qui assure que le centre a coûté 350 000 euros en 2016 pour les salaires des dix personnes employées et les frais de fonctionnement.
Il n'empêche, les généralistes vacataires (3,7 équivalents temps plein) ne seront pas reconduits et les six agents d'accueil et administratifs seront affectés à d'autres services de la ville.
La mairie se défend, auprès du « Parisien » de créer un « désert médical » puisqu'un nouveau centre de santé privé a récemment vu le jour à Colombes. « Ce centre apporte surtout une offre dentaire et ne compte pour l'heure qu'un seul généraliste », nous assure-t-on au CMS.
« Je suis aussi très inquiète pour les 4 000 patients du centre car les autres médecins libéraux alentour sont surbookés, j'ai peur qu'il y ait des ruptures de soins et un engorgement des urgences », affirme le généraliste qui vit la décision de la municipalité comme un immense gâchis. « Nous avons un centre de vaccination gratuite, des créneaux réservés aux urgences tous les jours, on voyait beaucoup d'enfants et de patients âgés avec des pathologies chroniques. Que vont-ils devenir ? »
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