Offensif, le chef file des députés frondeurs, Christian Paul, a présenté son « agenda des réformes » visant à inspirer le gouvernement pour les deux années à venir.
« Il faut faire mentir ceux qui disent que ce quinquennat est déjà joué », résume le député socialiste de la Nièvre, désormais capitaine de l’aile gauche. Aux côtés d’autres parlementaires (Marie-Noëlle Lienemann, Fanélie Carrey-Conte, Laurent Baumel ou encore le Dr Gérard Sebaoun), Christian Paul a présenté une feuille de route pour relancer la création d’emplois, augmenter le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes et réduire les inégalités.
Sa motion « À gauche pour gagner » propose, dès la prochaine loi de finances, de réorienter les aides aux entreprises. Le CICE actuel (crédit d’impôt compétitivité emploi) serait remplacé par un crédit impôt ciblé sur la recherche à l’investissement. Autre recommandation : un barème progressif de la CSG. La réforme consisterait à abaisser les taux de CSG de la moitié des Français (aux revenus les plus faibles) et d’augmenter la CSG sur le capital et la taxe sur les dividendes.
Le financement d’infrastructures nouvelles, le déploiement accéléré de la fibre optique dans les zones rurales et la rénovation rapide des hôpitaux et des universités (pour 1,9 milliard d’euros) figurent au programme pour soutenir les territoires « délaissés » dans le cadre d’un « plan République ».
La « plaie » des dépassements
En matière de santé, Christian Paul invite l’exécutif à « tenir le calendrier » de la généralisation du tiers payant à tous les Français d’ici à la fin 2017, mesure emblématique que les frondeurs ont tous voté.
Grâce aux nouvelles dotations d’investissement, la motion Paul propose surtout de « généraliser » les centres de santé et les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) « pour mettre fin aux déserts médicaux ». Les nouveaux modes d’exercice salarié devraient être rapidement mieux reconnus, avance la motion.
Après trois ans au pouvoir, la politique de santé du gouvernement est jugée en demi-teinte. « Nous avons fait des choix ambitieux mais il reste des essais à transformer », plaide Christian Paul, citant l’encadrement des dépassements d’honoraires qui sont à ses yeux « une des plaies du système de santé français ». « Nous nous sommes battus pour moraliser la pratique des dépassements à l’hôpital », souligne-t-il.
Après une cascade de défaites électorales du Parti socialiste, « il s’agit d’un congrès de survie », met en garde Christian Paul, qui affiche ses ambitions. « Il faut une nouvelle majorité au PS, je suis prêt à l’animer ».
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