Au printemps 2008, le grouped’études Cegedim publiait une étude relative à l’incidence de la visite médicale sur le montant des prescriptions médicales. Pour ce faire, Cegedim avait utilisé un panel de 1 000 médecins généralistes répartis en cinq segments : le premier recevant peu de visiteurs médicaux (54 en moyenne par an) les quatre suivants s’échelonnant de 165 à 584 visites par an en moyenne.
Il ressortait de ce travail que les médecins accueillant volontiers les visiteurs médicaux (qu’ils n’en reçoivent que 165 ou plus de 500 par an) prescrivaient un arsenal thérapeutique plus étendu (de l’ordre de 20 %) que leurs confrères ne les recevant que peu. Cet arsenal thérapeutique plus étendu s’accompagne par ailleurs d’un recours plus fréquent à des médicaments « modernes », pour un différentiel de coût par ordonnance chiffré de un à quatre euros, entre les médecins qui reçoivent peu les VM et tous les autres. Les auteurs de l’enquête rappelaient à ce sujet que ce différentiel de quatre euros maximum ne se retrouvait pas forcément dans les délivrances effectuées par le pharmacien, qui dispose depuis 1999 du droit de substitution.
Le groupe Cegedim vient de compléter cette enquête en triant les prescriptions de ces mêmes médecins par classe d’âge du prescripteur. Il apparaît ainsi que parmi le panel, les médecins ayant 45 ans ou moins établissent des ordonnances d’un montant moyen de 31,80 euros, ceux ayant entre 46 et 60 ans prescrivent pour 33 euros en moyenne, pour arriver jusqu’à la classe
d’âge des plus de 60 ans qui prescrivent en moyenne pour 37,40 euros. « Le montant moyen de l’ordonnance varie plus au regard de l’âge du médecin, de l’ancienneté de sa pratique, que de la pression en visite médicale », concluent logiquement les auteurs de l’étude, qui notent également, chiffres à l’appui, que « le montant de la prescription est aussi corrélé à la structure de la patientèle du praticien ».
En effet, plus le praticien compte de patients en ALD, plus le montant moyen de sa prescription sera élevé : de 31 euros pour un médecin ayant moins de 30 patients en ALD, jusqu’à 36,20 euros pour celui qui en soigne plus de 130.
Cette corrélation entre l’âge du médecin et le nombre de patients en ALD qu’il soigne n’est
d’ailleurs pas surprenante, comme le rappellent les auteurs de l’étude : « Le médecin vieillit avec ses patients, quand il prend de l’âge, il est normal que ceux-ci soient plus nombreux à souffrir d’ALD ».
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins
Désert médical : une commune de l’Orne passe une annonce sur Leboncoin pour trouver un généraliste
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre