Nouvelle tête, nouvelles priorités. Ce mercredi 5 janvier, les Spécialistes-CSMF, la branche syndicale ainsi renommée au sein de la CSMF (après la scission d'une partie des verticalités pour créer le syndicat autonome « Avenir Spé »), ont présenté leur bureau* et leurs priorités pour les années à venir.
Place à des commissions mixtes
Dans ce contexte de remous internes, la branche spécialiste s'inscrit résolument dans les pas du projet stratégique confédéral et de la rénovation engagée en 2020 par la maison mère. « Notre projet politique est celui porté par la CSMF, présenté mi-janvier, et qui tient en neuf points, parmi lesquels la défense du paiement à l'acte, des retraites des médecins, de la protection sociale ou de la qualité de vie », a souligné le Dr Franck Devulder, nouveau président des Spécialistes-CSMF, précisant que « 18 spécialités médicales, parmi lesquelles la gastro-entérologie, la neurologie, la rhumatologie et la biologie » en constituent les membres fondateurs. Il a au passage minimisé l'initiative d'un « petit nombre de médecins issus de neuf spécialités » qui ont créé le nouveau syndicat autonomiste, Avenir Spé, « excluant la médecine générale ».
Le gastro-entérologue libéral installé à Reims a toutefois convenu que l'accent mis sur la médecine de premier recours ces dernières années avait engendré « un certain nombre de frustrations au sein d'autres spécialités médicales et chirurgicales ».
Dans ce contexte, le Dr Devulder (qui intervenait devant la presse en présence du président de la CSMF Jean-Paul Ortiz et du chef de file de la branche généraliste, Luc Duquesnel) prône une coordination accrue entre médecine générale et spécialisée : d'où la décision d'instaurer des « commissions mixtes » pour la prise en charge de certaines pathologies – avec l'avis et l'appui des conseils nationaux professionnels (CNP) et du Collège de médecine générale.
Incitations fiscales
Le syndicat met également en avant la rémunération « à la pertinence » et « à la qualité » des soins, deux voies tracées par Jean-Marc Aubert dans son rapport sur la réforme des modes de financement. « Certains d'entre nous travaillent déjà sur ces sujets, assure le Dr Devulder. Dans ma spécialité, en gastroentérologie, nous travaillons ainsi avec l'Assurance-maladie sur le paiement à la qualité de la coloscopie et nous avons bon espoir d'y arriver rapidement. »
En matière d'offre territoriale, les Spécialistes-CSMF réclament un zonage spécifique pour la médecine spécialisée de second recours et un « desserrement de l'étau tarifaire » pour construire un modèle économique « incitatif ». « Il faut donner envie à nos confrères. Un médecin spécialiste qui assure des consultations sur plusieurs sites distincts doit être incité. Cela peut être en leur donnant une certaine liberté tarifaire, ou alors en créant des zones franches où il y a un accompagnement fiscal », précise le Dr Devulder.
Valoriser les soins non programmés
Enfin, les spécialistes veulent prendre toute leur part dans les soins non programmés, à condition qu'on leur en donne les moyens. « Il est indispensable que les médecins libéraux de toutes les spécialités puissent être intégrés aux politiques publiques d'accès aux soins, mais là aussi cela doit passer par un desserrement tarifaire et des mesures incitatives claires », indique le président du syndicat. Ainsi, le fait de libérer des plages horaires dans les agendas doit faire l'objet de « mesures tarifaires spécifiques ».
La prochaine échéance interne pour la CSMF sera l'assemblée générale des 14 et 15 mars, où le nouveau projet politique syndicat sera soumis au vote.
* Président : Dr Franck Devulder (gastro-entérologue) ; vice-présidentes : Drs Isabelle Bossé (allergologue) et Nathalie Carlotti (gynécologue) ; secrétaire général : Dr Patrick Assyag (cardiologue) ; secrétaires généraux adjoints : Drs Bruno Perrouty (neurologue) et José Brasseur (néphrologue).
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