LES UNIONS RÉGIONALES des professionnels de santé (URPS) vont commencer à élire leur bureau.
La Picardie a ouvert le bal samedi, l’Ile-de-France se prononce demain et le Nord-Pas-de-Calais organisera l’assemblée générale constitutive de son URPS le 18 décembre. Seules cinq régions n’ont pas fixé de date d’installation. La procédure devrait se dérouler jusqu’à la fin de l’année. Les opérations pourraient prendre du retard en Bretagne et en Provence-Alpes-Côtes d’Azur ou deux recours ont été déposés (voir encadré).
Le résultat des dernières élections laisse entrevoir un scénario simple. La CSMF et le SML, qui ont totalisé plus de 55 % des voix dans les trois collèges électoraux ont décidé de s’allier. « Il y aura une cogestion des régions entre la CSMF et le SML, élargie selon les situations à d’autres structures, confirme le Dr Michel Chassang. Nous laisserons tout cela à l’initiative locale ». Les deux syndicats peuvent prétendre à présider la quasi-totalité des régions. Dans ce scénario, la CSMF serait à la tête d’une grande majorité d’URPS et le SML de quelques-unes. Le Dr Christian Jeambrun, président du SML se refuse à évoquer des chiffres. « Ces élections de bureau se déroulent avec des hommes qui se connaissent, qui travaillent ensemble, il faut respecter leur choix », dit-il.
A l’instar du village gaulois d’Asterix, la Basse-Normandie, bastion FMF, est la seule région assurée de résister au tandem CSMF-SML. En Limousin, en Rhône-Alpes ou en Midi-Pyrénées, les équilibres laissent présager des résultats serrés. En Ile-de-France où l’AG se tient demain, la présidence de l’URPS devrait revenir à la CSMF et le secrétariat général au SML. En signe d’ouverture, le Dr Bruno Silberman, président CSMF sortant de l’URML, et candidat à la présidence, a proposé deux des huit postes du bureau au BLOC et à la FMF.
Front commun.
La loi prévoit que les médecins élisent au sein des URPS un bureau de 8 membres. Dans cette configuration, « quatre des membres du bureau sont issus du collège généraliste, un du collège des chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens et trois du collège des autres médecins spécialistes ». Il n’existe plus de section par collège, comme dans les URML.
Cette configuration porte préjudice à MG-France qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages dans le collège généraliste et au BLOC qui est sorti grand vainqueur du collège des spécialités chirurgicales. « Les collèges disparaissent et nous n’avons pas grand-chose à attendre des bureaux et de ces URPS », analyse le Dr Claude Leicher. Le président de MG-France réclame la mise en place d’un coordonnateur et le respect d’un budget par collège, comme le prévoit la loi. « La CSMF et le SML ne pourront pas oublier qu’il y a trois collèges. Soit on respecte ces trois collèges soit ces élections n’auront servi à rien », prévient-il.
La menace est claire : les élus opposés au tandem majoritaire pourraient refuser de voter le règlement intérieur des URPS qui doit être adopté à la majorité des deux tiers. Ce rejet aurait pour effet de bloquer, au moins provisoirement, le fonctionnement des URPS. MG-France, la FMF et Le BLOC devraient faire front commun. Le Dr Jean-Claude Régi, qui préside la FMF, le confirme. « Dans de nombreuses régions, des alliances peuvent se dessiner avec MG-France et Le BLOC, confie-t-il. Nous l’avons fait avec MG-France en 2006 et nous avons maintenant un nouveau partenaire avec Le BLOC ». Fort des 57 % obtenus dans le 2e collège, Le BLOC revendique la place réservée dans les bureaux aux spécialistes des plateaux techniques lourds. « Les bureaux doivent refléter la démocratie électorale et prendre toutes les compétences », prévient le Dr Philippe Cuq, co-président du BLOC.
La composition des bureaux pourrait donc se révéler plus complexe que prévu. Même majoritaires, la CMSF et le SML devront faire preuve de diplomatie et d’ouverture pour éviter le blocage.
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