Dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques (État, collectivités, Sécu) de 2017 à 2020, la Cour des comptes réclame un effort d'économies « sans précédent » dès 2018. Pour réduire les dépenses de santé (178,2 milliards d'euros en 2015), les Sages veulent « accélérer la recomposition de l'offre de soins ».
Côté médecine de ville, la Cour propose une nouvelle fois de généraliser le conventionnement sélectif dans les zones surdotées. Les mesures incitatives sont jugées « largement inopérantes ».
À l'hôpital, « l'objectif prioritaire » des GHT doit être « la réalisation de gains d'efficience ». La chirurgie ambulatoire est synonyme d'économies « considérables » pour la Sécu. Pour aller plus loin, la Cour recommande « d'abaisser » les tarifs en chirurgie conventionnelle « auxquels ceux de chirurgie ambulatoire devraient se substituer ». Cette mesure ferait gagner 600 millions d'euros.
Une « maîtrise accrue » des prescriptions hospitalières est réclamée, en particulier sur les transports sanitaires. La rue Cambon propose d'attribuer aux établissements « des pouvoirs d'organisation et de gestion des prestations de transport et [de] rattache[r] les dépenses correspondantes à leur budget ». En ville, la Cour recommande « une action plus ferme » de régulation des prescriptions d'arrêts de travail « à l'égard d'un nombre accru de praticiens dont le comportement s'écarte de la moyenne de leur profession ».
Au chapitre des ALD, la Cour suggère de remplacer le paiement à l'acte des consultations par un forfait modulable selon l'âge, l'avancement de la pathologie et l'autonomie du patient. Elle préconise aussi l'expérimentation d'enveloppe forfaitaire au parcours. Sans surprise, réviser les tarifs de l'imagerie et de la biologie permettrait de réaliser jusqu'à un milliard d'euros d'économies.
Un effort sur la prise en charge de l'insuffisance rénale chronique terminale (tarifs, équipements et consommables) dégagerait 900 millions d'euros supplémentaires. Enfin, un recours accru aux génériques accompagné d'une baisse des prix pourrait procurer deux milliards d'euros par an.
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