82 % des médecins généralistes et spécialistes libéraux franciliens ont maintenu une activité lors de la période de confinement, révèle l’URPS médecins libéraux d'Île-de-France dans une enquête* qui évalue l’impact de la Covid-19 sur la pratique médicale (deuxième quinzaine de mai).
Malgré une baisse d'activité évaluée de « 50 à 70 % selon les spécialités », la grande majorité des praticiens libéraux franciliens se sont ainsi organisés pour maintenir une activité, que ce soit en réaménageant leur cabinet pour une prise en charge Covid et bien sûr avec la téléconsultation.
Les 18 % de médecins libéraux qui ont totalement fermé leur cabinet invoquent le « manque d'équipements de protection individuelle », des facteurs de risque pour le médecin ou sa famille et la maladie.
Dès le 11 mai, au début du déconfinement progressif, 91 % des médecins libéraux franciliens ont repris leurs consultations médicales en présentiel mais avec des précautions (désinfection du cabinet entre chaque patient, respect des distances en salle d'attente et des gestes barrières, port du masque et recours complémentaire à la téléconsultation).
Malgré tout, deux tiers des généralistes interrogés et même 80 % des autres spécialistes déclarent encore faire face à une activité limitée/réduite, qu'ils expliquent précisément par ces mesures logistiques de précaution (qui ralentissent les prises en charge), un moindre recours des patients et la non-réouverture des blocs chirurgicaux.
68 % des médecins convaincus par la télémédecine
L'étude de l'URPS francilienne met en avant la forte montée en puissance de la téléconsultation puisque 79 % des répondants y ont eu recours durant le confinement (86 % des généralistes et 71 % des autres spécialistes). « Cela représente en moyenne un acte sur quatre dans les prises en charge durant cette période », indique l'URPS.
Parmi les utilisateurs des consultations à distance, 58 % ont eu recours à une plateforme dédiée. Mais 31 % ont fait aussi usage du téléphone pour maintenir un contact médical, une pratique encouragée par les autorités. 39 % des médecins ont fait appel à la télésurveillance pour les patients suspects Covid ou positifs (avec un vrai succès pour le système Covidom, piloté par l’URPS ML et l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris).
Pour la suite, 68 % des médecins libéraux répondants sont désormais convaincus de l’utilité de la télémédecine (contre 38 % avant le confinement). Au point que 61 % d'entre eux prévoient de maintenir un « usage ciblé » des consultations vidéo dans leur pratique. Au-delà, « la souplesse réglementaire adoptée pendant la crise sanitaire mérite d’être reconduite, avec la liberté dans le choix des outils multicanaux de téléconsultation ouverts au remboursement de l’Assurance-maladie (Internet, messagerie instantanée, téléphone), plaide l'Union régionale. Mais aussi la possibilité d'un accès direct remboursé en téléconsultation à un médecin libéral de proximité, en capacité de recevoir le patient en présentiel, permettant de déboucher si besoin sur une consultation physique. »
* Sondage mené les deux dernières semaines de mai, auprès de 1 700 médecins libéraux représentatifs de la population médicale francilienne.
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