LA SANTÉ bucco-dentaire des agriculteurs, en tout cas des ressortissants de la Mutualité sociale agricole (MSA), est plus mauvaise que celle de la population générale. L’ayant constaté, la MSA a mis en place en 2004 un plan de prévention national, comprenant notamment une invitation aux assurés de 65 ans à se rendre chez leur dentiste traitant pour un bilan bucco-dentaire (30 euros versés par la caisse). Ce programme, auxquels ont participé en 2008 24,7 % des personnes concernées, soit 8 887 au total, a fourni les premières données sur les besoins en soins des agriculteurs de cet âge.
Ces besoins sont importants. En moyenne, plus de la moitié de la denture (15,9 dents) était cariée, absente ou obturée. Il manquait en moyenne aux participants 8,5 dents, dont 2,7 non remplacées par une prothèse. Et 19 % avaient au moins 5 prémolaires ou molaires absentes, ce qui est gênant pour la mastication. Les femmes étaient plus touchées que les hommes, les agriculteurs exploitants et leurs salariés plus que les salariés de coopérative. Le nombre moyen de prothèses était de 5,8, essentiellement des prothèses amovibles (5,3, contre 0,5 pour les bridges et 0,1 pour les implants).
Des soins prioritaires.
Si 58,6 % des participants déclaraient être suivi régulièrement par un chirurgien-dentiste, 86,9 % avaient un ou plusieurs besoins en soins : détartrage (75,4 %), soins conservateurs (38 %), extraction ou chirurgie (18 %). Des soins prioritaires, voire urgents, soulignent les auteurs de l’étude, qui rappellent qu’ils sont remboursés à 70 % par l’assurance-maladie et que les praticiens ne peuvent pas effectuer de dépassements d’honoraires et que ce n’est donc pas, en principe, une question financière. Par ailleurs, 39 % avaient besoin de prothèses.
En ce qui concerne l’hygiène, 67,6 % affirmaient s’astreindre à un brossage quotidien, les femmes (73,8 %) plus que les hommes (61,9 %). Moins souvent fumeuses, les femmes étaient aussi plus nombreuses à se faire soigner (63,7 contre 54 %). Ainsi, si elles avaient plus de dents absentes et obturées, elles avaient moins de caries et moins de dents absentes non remplacées et, au final, leur état bucco-dentaire fonctionnel était meilleur.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique