« Comme beaucoup de régions françaises, le Grand Ouest est confronté à un déficit d’installation des médecins en zone rurale mais aussi dans certaines villes, avec des professionnels qui appréhendent de se retrouver coincés dans une organisation de travail qui ne leur convient pas, expose le Dr Philippe Le Roux, président de la Maison des professions libérales du Grand Ouest. Il faut les rassurer et leur délivrer des formations utiles, dans un contexte où se mettent en place de nouvelles pratiques avancées. »
En Pays de la Loire, la densité médicale est de 135 médecins généralistes pour 100 000 habitants (contre 152 en France entière). Le non-remplacement des praticiens qui partent en retraite est la difficulté majeure, touchant de plein fouet la Mayenne et la Sarthe – ou des villes entières comme La Roche-sur-Yon ou Laval. En Bretagne, on manque d’omnipraticiens dans certains territoires (Centre-Bretagne) mais aussi de spécialistes, particulièrement des chirurgiens, dermatologues, gynécologues-obstétriciens et psychiatres. D’où l’importance d’aider les candidats à franchir ce pas de l’installation en ville, qui continue de faire peur.
« Une entreprise libérale est une organisation spécifique. Hélas, les futurs médecins ne sont pas formés à son fonctionnement », pointe Philippe Le Roux. La Maison des professions libérales du Grand Ouest propose un catalogue de formations varié : aide à l’installation, création d’une entreprise libérale, comptabilité et gestion, marketing digital, communication verbale et non verbale, e-réputation, etc… En 2019, 4 500 libéraux ont suivi l’un ou l’autre de ces modules, la moitié étant des professionnels de santé. En raison de la crise sanitaire, les formations sont passées en distanciel mais ont été maintenues.
Comptabilité et e-réputation
À ce jour, ce sont surtout des médecins installés et/ou porteurs de projet qui demandent à en bénéficier. Mais la structure souhaiterait sensibiliser les juniors. « C’est notre talon d’Achille : les étudiants ne participent pas à nos formations – en raison de leur coût notamment – mais nous souhaiterions que certains de nos modules soient intégrés a minima dans leur cursus universitaire », avance Philippe Le Roux. Du côté du financement, certaines associations de gestion agréées ou le FAF-PM peuvent prendre en charge les formations proposées par la structure, sans garantie absolue.
Par rapport aux actions de formation réservées exclusivement aux médecins, l’approche interprofessionnelle est un avantage. « Pharmaciens, orthophonistes, sophrologues, infirmiers libéraux, médecins nutritionnistes : nous réunissons des profils très divers, insiste le président de la Maison des professions libérales. Or, on sait que les projets de nouvelles structures de soins qui avancent le mieux sont ceux qui réunissent les professionnels d’un même territoire avec pour objectif un exercice pluridisciplinaire et des pratiques avancées. »
Pour en savoir plus : https://www.mplgrandouest.org/
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