Il n'y a pas qu'à l'hôpital public que la colère gronde. Le syndicat de médecins spécialistes libéraux Avenir Spé « tire la sonnette d'alarme » sur les conditions d'exercice des professionnels de santé dans les établissements de santé privés et demande la mise en place d'une table ronde avec les directeurs et les groupes pour discuter de ce sujet.
Selon le Dr Patrick Gasser, président de la structure, « la période du Covid a été propice aux établissements sur le plan financier, qui ont été accompagnés en grande partie par l'État (avec une compensation financière de 84 % de leur chiffre d'affaires, NDLR) ». « Depuis, ils se la coulent douce et continuent sur leur lancée, tance le gastro-entérologue nantais. Pourtant, il y a beaucoup de difficultés à recruter des personnels paramédicaux, avec une différence de salaire qui peut aller jusqu'à 500 euros de moins, comparé à l'hôpital public. »
Le syndicat dénonce « l'absence de volonté » des cliniques privées à recruter, principalement par « refus d'augmenter les salaires » et de travailler sur les ressources humaines, en agissant sur la reconnaissance ou le bien-être au travail.
Situation inadmissible
Or, ce manque de paramédicaux – largement amplifié depuis le Covid – a des conséquences sur l'activité les médecins des cliniques, qui sont toujours obligés de déprogrammer des interventions faute de personnels dans les blocs opératoires. Une situation devenue « difficile à gérer » face à l'absence d'accompagnement des établissements pour prévenir les patients, qui sont « excédés » par cette situation, indique Avenir Spé.
« Selon les établissements, cela peut aller de 10 à 50 % d'activité en moins, précise le Dr Gasser. Par exemple, pour le mois de septembre j'ai déjà 30 à 50 % de mon activité habituelle qui est déprogrammée. Les patients ne comprennent pas ! »
Face à cette situation « inadmissible », Avenir Spé demande donc « une vraie politique de reconquête du personnel soignant, et enfin, de redonner de l'attractivité aux métiers du soin et du prendre soin ». « Il ne suffira pas d'inscrire dans ses statuts la notion d'entreprise à missions, prévient le syndicat. Il y a un vrai ras-le-bol, la coupe déborde. »
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