Médecins de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon étaient présents dès 9 heures, ce vendredi, dans les locaux de l’agence régionale de santé (ARS) à Toulouse pour le dépouillement et le décompte studieux du scrutin des élections professionnelles.
Les premiers chiffres de la participation, tombés en fin de matinée, s’établissaient sous la barre des 40 % (avec 4 270 votants) contre près de 50 % habituellement. Les premiers commentaires ont fusé. « Je suis déçu » lâchait le Dr Patrick Contis (FMF), neurologue à Ramonville près de Toulouse. « La première raison, c’est la mauvaise organisation du scrutin, dans la précipitation, alors même que les syndicats se sont beaucoup mobilisés, la deuxième sans doute un découragement des médecins », estime-t-il.
Pas de stress
À l’étage en dessous, dans la salle qui accueille les médecins du collège généraliste, le Dr Michel Combier, co-président de la CSMF 31 (et ex-président de l’UNOF), analyse, entre deux séances de dépouillement, que « seuls les mécontents ont sans doute voté cette fois-ci ». Il prédit à ce stade « une forte poussée de la FMF même si rien n’est joué »...
À ses côtés, le Dr Olivier Darreyre (MG France), généraliste dans le Lot, et membre de la commission électorale, évoque, lui, « une élection sans stress ni cafouillage ». « L’organisation est tout à fait conforme, dit-il, j’espère que MG France aura le plus de voix possible car nous sommes les plus progressistes en matière de santé ! » Même s’il le reconnaît, « l’enjeu, désormais, c’est la future convention, plus encore que la loi de santé et le vote d’aujourd’hui va déterminer les rapports de force entre syndicats ».
Opposition à la loi
Un dédale de couloirs plus loin, les spécialistes (hors AOC) sont installés aux tables de dépouillement sous l’œil concentré du Dr Jean-François Razat, responsable premier recours pour l’ARS de Languedoc-Roussillon. Adossée au mur dans un coin de la salle, Marie Blancher, médecin biologiste (FMF) à Toulouse, n’en perd pas une miette. « C’est la première fois que j’assiste à un dépouillement. J’ai pris ma journée, car il me semblait important d’être au cœur du système », chuchote-t-elle. « Je suis en fin de liste, ma participation est symbolique, mais elle traduit mon opposition à cette loi qui signe la perte effective du caractère libéral de la médecine. »
Dans la salle du collège des plateaux techniques (AOC), les mines sont tendues, même si les échanges restent cordiaux. Autour de la table, les Drs Philippe Cuq, président de l’UCDF, et Jean Mané (CSMF), ORL à Cabestany, et président de l’URPS de Languedoc-Roussillon, sont scrutateurs. « L’ambiance est bonne mais les enjeux sont importants au niveau local et national, admet Jean Mané. Au niveau national, c’est la représentativité des syndicats qui va peser pour la discussion de la future convention. Au niveau local j’espère que le dialogue sera au rendez-vous avec l’ARS de Midi-Pyrénées. À ce jour, tous les rendez-vous que nous avions pris ensemble ont été annulés et aucune nouvelle date n’est prévue ! »
Philippe Cuq se refuse pour l’heure à tout commentaire. « C’est trop tôt, il faut observer les chiffres au niveau national et analyser les choses calmement. » Quant au message en cas de succès ? Il est tout trouvé : « Cela prouvera la reconnaissance de notre représentativité et de notre opposition à la loi de santé ! »
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