Deux élues au Sénat, deux partis opposés mais une même requête : l'avantage supplémentaire maternité doit être harmonisé entre les diverses professions libérales de santé – et donc être étendu aux paramédicaux et aux sages-femmes.
Depuis fin octobre en effet, seules les femmes médecins libérales conventionnées (secteur I ou signataires de l'OPTAM) bénéficient pendant leur congé maternité d'une aide forfaitaire de 3 100 euros mensuels (2 066 euros pour celles en secteur II), pendant trois mois maximum, pour faire face aux charges de gestion de leur cabinet. Cet « avantage maternité », obtenu de haute lutte dans un avenant à la convention médicale, s'ajoute à l'allocation forfaitaire que reçoivent les libérales en cas de maternité (3 269 euros) et aux indemnités journalières.
Si cette avancée est saluée par les deux élues, elles regrettent qu'elle ne bénéficie qu'aux femmes médecins. « Les professions paramédicales et libérales (infirmières, kinésithérapeutes, orthophonistes etc.) ou même les médecins remplaçants en sont exclues », souligne Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne.
Cette inégalité de traitement en matière de protection maternité n'était pas passée inaperçue, y compris dans la profession. Début janvier, le Dr Yannick Schmitt, président du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR), déplorait dans nos colonnes l'exclusion des remplaçants non thésés de cet avantage maternité.
Assumer les charges de cabinet
La sénatrice LR Fabienne Keller a adressé une lettre en ce sens à la ministre de la Santé en invoquant une discrimination à corriger. « Du fait des similarités entre la profession de médecin libéral et les professions paramédicales, il me semble essentiel, par souci de cohérence et d'égalité, que les conditions de prise en charge du congé maternité par l'assurance maladie soient harmonisées », peut-on lire. « Les femmes masseurs-kinésithérapeutes, infirmières libérales ou encore sages-femmes, rencontrent elles aussi d'importantes difficultés en cas d'arrêts de travail prolongé (...), argue Fabienne Keller. Elles doivent ainsi continuer à s'acquitter des différentes charges de leur cabinet ce qui peut les pousser à travailler tardivement pendant leur grossesse ».
Mi-février déjà, un collectif de femmes libérales avait lancé une pétition qui a recueilli près de 100 000 signatures. L'une des initiatrices, Lucie, kinésithérapeute, expliquait percevoir pendant son congé maternité « une indemnité journalière d'environ 50 euros ainsi qu'une allocation forfaitaire de repos maternelle d'environ 3 200 euros ». « Ces aides, dont nous sommes déjà ravies, ne comblent malheureusement pas nos charges mensuelles de cabinet, l'impôt sur le revenu, les cotisations mensuelles à l'URSSAF, la CARPIMKO… », souligne-t-elle dans cette pétition.
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