La médecine générale est de retour à Meynes.
Après deux ans d'absence et la fermeture du cabinet médical surplombant la pharmacie du village, deux médecins ont ouvert, le 2 janvier, une nouvelle maison médicale. Dans cette commune gardoise située tout près du Pont du Gard, la nouvelle de cette installation s'est répandue comme une épidémie de grippe. L'adresse et le numéro de téléphone des nouveaux médecins sont affichés en bonne place sur la porte de la mairie et dans la pharmacie, situées sur la place centrale de ce village de 2 000 habitants.
« C'est bien qu'elles soient présentes. Sans cela, ça faisait aller à Remoulins ou Sernhac [situés à quelques kilomètres de là, NDLR]. Pour la médecine, c'est important d'avoir un maillage un peu partout. Regardez pour les spécialistes : avoir un rendez-vous, ça veut dire aller à Nîmes ou Avignon et s'y prendre 6 ou 8 mois à l'avance », se satisfait une riveraine.
«Il ne se passe pas une demi-heure sans qu'une personne ne nous fasse état de sa satisfaction de voir des médecins s'installer dans le village », sourit Valérie Garnier, la pharmacienne.
Féminin, le duo de médecins s'est retrouvé sur un projet commun. Plus expérimentée, le Dr Véronique Lapierre exerçait auparavant à Remoulins. Le nouveau projet médical de ses associés ne lui convenait pas. Maître de stage à la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes, elle a proposé à une jeune médecin avec qui elle avait déjà travaillé quand cette dernière était interne de tenter cette nouvelle aventure ensemble. « La profession se féminise et plus personne ne souhaite travailler toute la semaine de 8 heures à 21 heures. Le cabinet sera donc ouvert du lundi au vendredi mais chacune travaillera à mi-temps. À terme, une troisième médecin pourrait nous rejoindre », explique le Dr Lapierre.
Deux ans de loyer offert
Le choix d'une installation à Meynes ne s'est pas fait par hasard. « Nous connaissions la situation de Meynes. Nous avons rencontré le maire, qui nous aide beaucoup », conviennent les associées. La commune a acheté une maison à proximité immédiate de l'école, aménagé un grand parking, créé un accès pour personnes à mobilité réduite et… offert deux ans de loyer aux médecins. Une situation qui n'est pas sans créer quelques débats dans le village.
« Les deux médecins n'ont pas voulu occuper l'ancien cabinet médical, soi-disant trop petit et bruyant. Résultat : ce sont nos impôts qui payent leur installation dans cette nouvelle maison », peste une habitante toutefois bien contente d'avoir à nouveau accès facilement à un généraliste. Du côté de la mairie, le maire Rudy Nazy n'a pas beaucoup hésité quand le Dr Lapierre est venue le voir. Auparavant, la commune s'était adjoint les services d'un cabinet spécialisé en recrutement. Las, la démarche n'avait pas abouti.
Une infortune qui n'est toutefois pas la règle puisque le village voisin de Comps a réussi à trouver un médecin venu du nord de la France par ce biais.
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