DE NOTRE CORRESPONDANTE
EN PLEINE PÉRIODE de négociations conventionnelle, la communication des résultats de l’enquête menée par l’ex-union régionale des médecins libéraux de Rhône-Alpes tombe à point nommé. Ce travail (1), réalisé en 2010 et présenté le 15 juin à Lyon sous la bannière de la nouvelle union régionale des professionnels de santé (URPS), apporte un double éclairage sur la perception du dispositif et sur la pratique des généralistes de la région.
Parmi les résultats du premier volet, il est intéressant à noter que si 50 % des médecins interrogés disent être « complètement » informés sur les missions du médecin traitant, 40,2 % indiquent ne l’être que « partiellement » et 8,5 % « pas du tout ». Globalement, lorsqu’ils évoquent l’impact du dispositif sur leur pratique, les médecins enquêtés ne sont que 27,8 % à le percevoir comme « plutôt positif », et seulement 2,6 % comme « très positif ». À ce titre, 35,5 % citent une évolution des pratiques en termes de dépistage des cancers du sein et du côlon. Mais force est de constater que pour une majorité des enquêtés, l’avènement du médecin traitant n’a pas eu d’impact sur la pratique, ni en matière d’échange avec les médecins correspondants (67,5 %), ni dans le respect des protocoles de soins (63,7 %), et encore moins dans la prise en compte de la santé publique (71,8 %). Peut-être sont-ils un peu plus partagés sur la question de la fameuse reconnaissance du « rôle pivot » du généraliste, puisque 29,9 % en font une évolution positive.
Souhaits.
Surtout, ce qui revient comme un leitmotiv, et parle sans doute autant de l’évolution de l’exercice de la médecine libérale que du dispositif conventionnel, c’est encore et toujours le poids de la paperasserie. Ainsi, ce sont bien « les tâches administratives » qui embolisent la fonction de médecin traitant pour 88,5 % des enquêtés. De là découle une cascade de reproches faits au dispositif, allant du surcroît de travail (76,1 %) au risque d’épuisement professionnel (55,6 %) en passant par un encadrement administratif jugé excessif (76,9 %), de même que l’accroissement du transfert de charges (71,8 %). « Le médecin traitant est devenu une auxiliaire administrative au regard des patients, des services hospitaliers, des spécialistes libéraux et des caisses », résume l’un des médecins interrogés. Le second volet de l’enquête révèle, entre autres, que 40,7 % des médecins traitants réalisent au minimum une tâche administrative par consultation. Aussi n’est-il pas étonnant que les principales améliorations souhaitées par les médecins interrogés aillent dans le sens d’une réduction de ces tâches, une aide financière au secrétariat et de nouveaux modes de rémunération.
(1) L’enquête de perception a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 236 généralistes et l’étude d’observation de la pratique sur un échantillon de 56 généralistes volontaires. Elle est en ligne sur le site de l’URPS.
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