Le site de remplaçant Remplanor, l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France et les conseils de l'Ordre du Nord et du Pas-de-Calais ont mis en place le contrat de remplaçant-assistant, une nouvelle mesure visant à épauler les médecins débordés dans les zones en difficulté des deux départements.
Le but de ce contrat, unique en France, est de favoriser les contacts entre médecins installés et remplaçants et d'encourager l'installation des professionnels dans ces zones désertifiées. « Aujourd'hui, les jeunes qui s'installent le font souvent dans un cabinet où ils ont effectué leur stage car ils y ont créé du lien », explique le Dr Timothée Wattinne, généraliste, l'un des médecins porteurs du projet et gérant de la plateforme de remplacement Remplanor.
Les contrats d'assistant n'étaient pas autorisés dans les zones sous-médicalisées. Ils existaient seulement dans les cas d'afflux massif de population lors d'une épidémie ou pendant la période de vacances scolaires.
Avec ce contrat d'assistant, le remplaçant utilise les mêmes feuilles de soins que le praticien installé. « Il n'y a aucune démarche administrative à effectuer, comme c'est le cas pour une collaboration, qui rebute souvent les remplaçants, poursuit le Dr Wattinne. Cette facilité pourrait encourager les remplaçants qui ne souhaitent pas s'engager sur des territoires qu'ils ne connaissent pas forcément. »
Le premier contrat signé en moins d'une semaine
Selon le généraliste, ce dispositif manquait. Il lève les freins à exercer en territoire médicalement sous-doté et apporte un soutien au médecin installé ainsi qu'aux patients aux alentours. « Pour la population qui voit les délais d'attente pour une consultation s'allonger, c'est l'assurance d'être mieux prise en charge et plus rapidement », note dans un communiqué Remplanor.
Pour le médecin installé, les avantages sont importants. Le remplaçant « peut alléger ses consultations et éviter la surcharge de travail. Pour les remplaçants, c'est l'occasion de découvrir un territoire, nouer des liens avec un confrère et profiter de son expérience, sans s'engager d'emblée », argue-t-il. Le premier contrat a été signé la semaine dernière par une femme généraliste souhaitant exercer dans la commune de Watten, dans le Nord.
Deux années de travail ont été nécessaires pour mettre en place ce nouveau dispositif. La durée du contrat devra être d'un mois minimum et pourra atteindre jusqu’à 24 mois cumulables dans le même lieu d'exercice. Le Conseil national de l'Ordre des médecins s'est montré intéressé par l'initiative du Dr Wattinne.
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