Iconoclaste, la question a été débattue lors du congrès du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) organisé à Montpellier jusqu'à ce vendredi 24 novembre. Comment se positionner et rester crédible face à un patient prétendument « éclairé » (qui consulte quotidiennement des forums santé sur sa maladie, s'ouvre aux objets connectés, etc.) ? Et comment exister dans un univers digital et médiatique exposé aux manipulations et aux fake news ?
La place du généraliste dans le tourbillon des nouvelles technologies est au cœur du sujet. Professeur à l'université de Montpellier, Grégory Ninot juge très important pour le généraliste de se documenter sur les nouvelles pratiques et habitudes des patients.
Des refus de soins croissants
Présentant des publicités où des personnalités associent leur image à des compléments alimentaires « miracles » dans la résolution de l'arthrose, puis piquant la salle sur l'efficacité de forums internet « qui vont bientôt vous remplacer », le chercheur enfonce le clou : « Ne prenez pas ces produits à la légère. Vous ne les connaissez peut-être pas mais vos patients, eux, les connaissent », a-t-il mis en garde, argumentant sur les refus de soins croissants de patients qui refusent de prendre certains médicaments.
Spécialistes des interventions non médicamenteuses (INM), Grégory Ninot invite les généralistes à dépasser (et à se réapproprier) les messages génériques de santé publique. « Mangez cinq fruits et légumes par jour, c'est de la publicité ; utiliser un podomètre sur son smartphone, cela n'a rien d'une intervention non médicamenteuse. En revanche, leur prescription et leur suivi deviennent indispensables dans une visée de soin ou de prévention », a-t-il développé. Il invite même les généralistes à devenir des acteurs de la recherche et de la surveillance de ces pratiques et de ces interventions non médicamenteuses dont ils sont les premiers témoins.
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