Pour SOS médecins de Dijon (Côte-d'Or), la coupe est pleine. Après l'agression sévère d'un de leurs collègues, ce mercredi soir, l'association installée depuis 21 ans sur Chenôve, commune de l'agglomération dijonnaise, a décidé de suspendre toutes les consultations médicales après 20 heures « jusqu'à nouvel ordre ».
Que s'est-il passé ? Le praticien de SOS médecins, venait de terminer une visite chez une patiente et aurait été frappé à plusieurs reprises par un individu. La victime a reçu dix jours d'interruptions ITT. Une enquête a été confiée aux policiers de la Sûreté départementale, sous la direction du procureur de la République de Dijon. Dans un communiqué, SOS Médecins « condamne cet acte avec fermeté » et invite les autorités « à réfléchir conjointement à des aménagements afin de garantir la sécurité des praticiens, dans l'unique but de rétablir au plus vite une offre de soins correcte à toute la population. »
Solutions locales
Joint par le « Quotidien », le président de SOS Médecins France, le Dr Jean-Christophe Masseron, soutient totalement l'action de son antenne dijonnaise. Mais il pense que la suspension sera temporaire, le temps que les équipes fassent le point avec les autorités locales pour trouver des solutions afin de ne pas pénaliser l'accès aux soins des patients. « Il y a peut-être des choses à améliorer localement. Dans beaucoup de villes comme Chambéry, la mairie a renforcé des patrouilles de policiers municipaux. Cela rassure les médecins », explique le Dr Masseron.
Agressions verbales ou physiques, incivilités… Ce n'est pas la première fois que SOS médecins de Dijon a alerté sur la situation. Déjà en 2019, après l'agression d'un praticien, 11 médecins avaient décidé de faire grève et suspendre leur activité. Aussitôt après avoir pris connaissance des faits, le maire de Dijon a aussi vivement réagi en condamnant fermement « ce nouvel acte inadmissible ». « Je tiens à faire part de ma très grande préoccupation devant la multiplication de situations d’une extrême violence dans nos rues et dans nos quartiers […]. Cette situation n’a que trop duré. J’en appelle solennellement au président de la République et au gouvernement, […] pour que tous les moyens soient mis en œuvre et permettent à chacune et chacun de vivre enfin en paix dans nos territoires », a indiqué le maire dans un communiqué.
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