Lundi 10 mai, une médecin généraliste de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) a été agressée verbalement à son cabinet par un patient. Ce dernier, qui n'avait pas pris de rendez-vous, était à la recherche d'un médecin traitant depuis plusieurs semaines, rapporte « Ouest-France ».
En colère, l'homme serait devenu très menaçant envers la généraliste, qui a préféré quitter son cabinet et envisage de déposer une main courante à la gendarmerie. Elle a également alerté le maire de la commune Yannick Morez (LREM), lui-même médecin installé dans la commune, qui a exprimé sa colère via un billet posté sur Facebook.
Un médecin agressé à Saint-Brevin L’agression d’un médecin, qu’elle soit physique ou verbale, est un acte inadmissible...
Publiée par Yannick Morez sur Lundi 10 mai 2021
« L’agression d’un médecin, qu’elle soit physique ou verbale, est un acte inadmissible et condamnable », tempête l'édile, qui rappelle que sa commune de 14 000 habitants (jusqu'à 40 000 en été) est touchée « comme beaucoup » par la désertification médicale et le départ de médecins non remplacés. Actuellement, une dizaine de généralistes y exercent.
Un centre de santé depuis octobre
À tel point que la mairie a ouvert un centre municipal de santé en octobre 2020. Ce dernier compte trois praticiens salariés « et plus de 3 000 patients enregistrés ». « Malheureusement, nous ne pouvons satisfaire toutes les demandes et des études sont en cours pour la construction d’un centre beaucoup plus grand pour accueillir plus de médecins », reconnaît l'élu, qui défend ses confrères.
« Les médecins actuellement en exercice sur notre ville sont tous surchargés et ne peuvent accueillir de nouveaux patients pour des raisons de sécurité. Mes confrères ne sont pas responsables de cette situation. (...) Mesdames et messieurs les insatisfaits, manifestez votre mécontentement auprès de nos dirigeants et non auprès des professionnels qui chaque jour font le maximum ! »
Le maire médecin indique qu'il condamnera « toutes les agressions envers les médecins dans l’exercice de leur fonction » et se portera partie civile, en cas de plainte.
Cette agression intervient quelques jours après la violente agression physique d'un praticien de SOS Médecins à Chenôve près de Dijon (Côte-d'Or), ayant entraîné dix jours d'ITT. La structure, qui n'intervenait plus sur la commune et ne faisait plus de visite après 20 heures depuis l'agression, a annoncé qu'elle reprendrait une activité normale ce jeudi 13 mai. SOS Médecins a indiqué vouloir continuer les soins « aux patients de toute l’agglomération dijonnaise, sans qu’une poignée d’individus hors-la-loi ne parvienne à pénaliser toute une population (...) ».
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