Après l'agression d'un de ses praticiens, l'association SOS Médecins à Toulon a décidé en solidarité d'exercer « un droit de retrait et cesser solidairement ses activités de visite et consultation jusqu’au jeudi 20 janvier 2022 à 8 heures », a-t-elle annoncé.
Les faits remontent à la nuit de lundi à mardi. Alors qu'il sortait d'une consultation de nuit, le médecin a été sorti de force de sa voiture et plaqué au sol par un individu avant que l’agresseur ne prenne la fuite avec le véhicule contenant le matériel médical. « Je suis révolté pour ma profession et mes collègues, car tous, nous faisons le maximum pour intervenir auprès des patients et rendre ce service à la population », témoigne le médecin victime auprès de France Bleu Provence. « Tout ce stress et cette insécurité engendrent pour nous de grosses difficultés pour recruter des médecins et remplacer ceux qui partent en retraite », explique le Dr Gérald Dauphin, président local de cette association.
Partenariat avec les forces de l'ordre
En 2019, l'observatoire de la sécurité des médecins, piloté par l'Ordre, avait recensé 1 126 incidents, les généralistes restant de loin les premières victimes de ces violences. Ils sont à l’origine de 70 % des déclarations, alors qu’ils ne représentent que 44 % de la profession.
« On a l'impression que la violence se banalise, explique ce mercredi au « Quotidien » le Dr Jean-Christophe Masseron, président de la fédération nationale SOS Médecins France. Cela commence à être un souci permanent d'assurer notre sécurité ». Le généraliste souhaite « retravailler sur cette question de l'insécurité des médecins au niveau national avec le ministère de l'Intérieur », car c'est un « critère d'attractivité » pour la profession. « Il faut aussi développer localement des partenariats avec les forces de police afin d'avoir des facilités pour alerter et déposer des plaintes en cas d'agression », avance-t-il.
Très mobilisé sur cette thématique, le SML avait présenté en novembre des propositions dans le cadre de la loi sur la sécurité intérieure. Parmi les mesures proposées, le fait de placer le médecin « au même niveau que toute personne dépositaire de l’autorité publique » afin d’aggraver la réponse pénale contre les auteurs de délits commis à leur encontre, ou encore le droit donné à tout médecin de se désengager des soins en cas d’incivilités « sans obligation d’assurer la continuité de ces soins et sans que cela puisse être requalifié en refus de soins » .
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