Les Français saluent l’excellence du système de santé mais dénoncent son coût et des difficultés d’accessibilité, révèle une étude réalisée par l’Ifop pour Deloitte, auprès d’un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française*.
Les Français sont satisfaits à 85 % de la qualité et de la sécurité des soins. Mais ils sont environ un tiers à se plaindre de l’accessibilité géographique et financière. Ils ont le sentiment que le nombre de spécialistes diminue (pour 56 %), comme celui des généralistes (54 %) ou des établissements de santé (42 %), un sentiment accru dans les communes rurales (70 %). Ils sont 62 % à estimer que la libre installation des médecins est une mauvaise chose et autant à s’opposer au regroupement d’hôpitaux au niveau territorial.
Pour davantage d’accessibilité financière
Du côté du porte-monnaie, 86 % des Français craignent que la part des dépenses de santé à leur charge augmente (au cours des prochaines années).
Dès aujourd’hui, ils déclarent subir une situation de renoncement aux soins, notamment dentaires (34 %) ou spécialisés (27 %). Ils sont 21 % à déclarer avoir reporté ou renoncé à une consultation chez un kiné, 14 %, une consultation d’un généraliste, et 13 %, une intervention chirurgicale.
Lutter contre les barrières financières est une priorité pour 90 % des Français, qui restent très attachés à l’universalité des prestations : 63 % sont opposées aux modulations des remboursement de l’assurance-maladie. En revanche, ils sont prêts (à 70 %) à ce que les personnes aux comportements dangereux (consommation excessive de tabac ou d’alcool, sports à risques) participent davantage aux dépenses de santé dont ils sont responsables.
Le coût des complémentaires est jugé un peu trop cher pour plus de moitié des Français, voire excessif (12 %), alors que le niveau de remboursement sur les soins dentaires, l’optique, et l’orthodontie est source de mécontentement.
Les Français sont majoritairement au fait (50 % à 70 %) de la généralisation de la complémentaire santé à l ’ensemble des salariés d’ici à 2016. Un sur deux pourrait avoir recours à une « sur-complémentaire » financée par ses soins (en moyenne à hauteur de 22 euros par mois) pour augmenter le niveau de remboursement et bénéficier de nouveaux services.
Prévention plébiscitée
Parmi les priorités des Français apparaît la prévention, citée par 88 % des sondés, juste derrière le parcours de santé, et devant la démocratie sanitaire. Plus d’un tiers déplorent une méconnaissance des professionnels ou structures auprès de qui s’adresser (pour des actions de prévention), et des moyens financiers insuffisants. Plus d’un tiers déclare avoir engagé des actions de prévention (en adoptant une alimentation plus saine, un exercice physique régulier, en suivant son poids) et parmi eux, 62 % constatent une amélioration de leur santé. Les personnes déjà sexagénaires ou atteintes de maladie chronique sont les plus assidues.
Ambivalence à l’égard de l’e-santé
Enfin, les Français sont en plein paradoxe à l’égard de la e-santé. Elle est perçue comme un moyen efficace pour améliorer la coordination des professionnels, le suivi de ses indicateurs biologiques, la qualité de la prise en charge médicale, ou encore pour limiter les coûts liés au transport sanitaire et lutter contre les déserts médicaux.
Mais presque la moitié (47 %) des Français n’utilise jamais la e-santé ni n’échange d’informations avec le médecin par sms ou email. 48 % des moins de 24 ans craignent le non-respect de la confidentialité de leurs données personnelles. Plus de la moitié des Français déplorent toutefois un retard dans les domaines de la télémédecine, ou des applications sant. Plus de 80 % se disent favorable à la transmission électronique des résultats d’examens médicaux entre professionnels, au renouvellement d’ordonnance à distance, ou à la réception des données médicales sous forme électronique.
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